Les milliards d'Israël
de Hervé Ryssen

critiqué par CC.RIDER, le 19 mars 2021
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Mammon
La fraude sur la TVA représentait la bagatelle de 10 milliards par an. Il fallut pas moins de quatre ans d’enquête des services fiscaux pour en démanteler les réseaux. Des dizaines de sociétés véreuses en avaient été partie prenante. Il s’agissait de faire franchir les frontières des pays européens à toutes sortes de marchandises le plus grand nombre de fois possible pour récupérer à chaque fois la TVA. Ainsi, certaines palettes se retrouvèrent vendues jusqu’à 600 fois. Des bénéfices plus juteux que le trafic de drogue. La fraude sur la taxe carbone fit s’évaporer elle aussi des milliards d’euros de taxes et apporta des gains incroyables aux escrocs. Au total, environ 1,8 milliards d’euros furent dérobés au ministère des finances français. L’arnaque aux faux virements, dite aussi « arnaque au président », demande un culot certain pour exiger par téléphone d’un comptable qu’il fasse un virement exceptionnel sur un compte à l’étranger. Mais elle peut rapporter très gros. L’escroquerie aux pensions de compensations allemandes fut aussi particulièrement juteuse pour un certain Israël Perry qui servait d’intermédiaire entre les victimes de la Shoah et le Trésor allemand. Il détourna à son profit 320 millions de marks. Il fut condamné à 12 ans de prison par Israël.
« Les milliards d’Israël » est un essai sur les escroqueries en tous genres et sur les malversations de banquiers et de financiers véreux impliqués dans toutes sortes de scandales. Une imposante compilation qui donne à la fois le vertige et la nausée. Cet ouvrage, ne relatant que des faits certains et avérés, représente une sorte de suite de « La mafia juive ». Mais là, on passe dans la cour des grands. On navigue dans les énormes escroqueries, celles qui se chiffrent en centaines de millions et même en milliards. La première partie du livre va des arnaques de faux gendarmes, aux trafics de cartes bancaires en passant par les détournements de fonds au détriment des associations caritatives. La seconde est consacrée aux grands requins de la finance mondiale avec le champion toutes catégories Bernard Madoff et sa pyramide de Ponzi géante (65 milliards de dollars, pas perdus pour tout le monde !), Scott Rothstein, Bruce Fiedman, Eliyahu Weinstein, Nevin Shapiro, Ezri Namvar, Claire Arfi et tant d’autres de ses émules, sans oublier George Soros et les traders de la banque Goldman Sachs. Un très long développement est consacré à l’affaire des « subprimes » qui, à elle seule, mérite une lecture attentive (malgré l’aridité du sujet). Le lecteur y découvre toutes sortes de développements peu connus, comme le fait que certains y firent fortune en jouant sur l’effondrement. Non seulement on privatisa les bénéfices et on nationalisa les pertes. On osa renflouer des banques prédatrices avec l’argent du contribuable. Une condamnation sans appel d’une cupidité devenue folle.