La fille de Napoléon
de Bruno Fuligni

critiqué par Catinus, le 11 mars 2021
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Vive la fille de l'Empereur !
1815. La bataille de Waterloo met fin à « l’épopée napoléonienne ». Surgie de nulle part, une jeune fille, Charlotte Chappuis, déclare, à qui veut l’entendre, qu’elle est la fille de l’Empereur. Sa mère, dit-elle, a connu Bonaparte lorsqu’il était sous-lieutenant à Auxonne. Le nom de cette mère : Antoinette Cattin (certaines mauvaises langues prétendant que ce serait aussi sa profession …).
L’historien Bruno Fuligni retrace le parcours mouvementé de Charlotte Chappuis qui est dotée d’un caractère à toute épreuve. Et elle devra en affronter des obstacles. Hormis les injures, les coups, les soufflets d’usage destinés aux gens différents, elle connaîtra la prison, la séquestration, les asiles de charité pour devenir, in fine, une bourgeoise respectée et respectable. Jusqu’au bout, elle assumera son destin exceptionnel.
L’auteur nous avertit : ceci n’est pas un roman ! Effectivement, monsieur Fuligni est un historien avec cette rigueur qui est propre à sa profession. Cependant, cet ouvrage se lit comme un roman, avec délectation.
C’est un ami qui m’a signalé la parution de ce livre et je l’en remercie. Car comme vous le savez peut-être, le nom propre de « Cattin » me touche tout particulièrement (voir éventuellement mon profil, à droite). Avec un « T « ou deux thés, peu importe. J’ai comme l’impression qu’un « je ne sais quoi » me relie à Antoinette et Charlotte …

Extraits :

- La dure vie des catins, promises à l’hôpital et à la misère dès lors que surviendrait la vérole.

- Charlotte Chappuis, fille de la demoiselle Cattin de petite vertu et de sieur Chappuis le défroqué son époux, sentait en elle la force et la volonté de son véritable père, Napoléon Bonaparte, officier d’artillerie devenu Empereur des Français.

- Charlotte sort de détention pour se marier avec son cousin ; moins d’un mois plus tard, elle a déjà quitté son fiancé, reconstitué une cour à Champagnole et trouvé un nouveau chevalier servant … Quelle diablesse qui, maintenant joue la comédie de la jeune fille modèle et fait mine de demander conseil à son « père administratif ».

- Cette fille qui ne craint de se dire fille naturelle de Napoléon Bonaparte, attire dans mes foyers au dit Champagnole, tous les retraités de Poligny, Salin, Arbois et tous les environs, même de Suisse ; par leur influence et leurs transports successifs, mes forges passeront bientôt pour un foyer de révolution.