Tout le bleu du ciel
de Mélissa Da Costa

critiqué par Saule, le 21 février 2021
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Roman "feel good"
Un jeune homme qui se sait condamné - il souffre d'un alzeimer précoce - désire échapper à sa famille qui le surprotège et décide de profiter de ses derniers mois pour voyager. Il trouve la compagne idéale pour son "road trip" en la personne d'une jeune femme qui fuit un passé douloureux. Direction les Pyrénées en camping car. Au début on se laisse prendre au jeu, les deux personnages sont attachants, ils évoluent dans des paysages de carte postale, et même si c'est un peu trop de bon sentiments, ça se lit avec plaisir.
En ces temps de covid et de restrictions de voyages, voilà un livre qui va trouver son public. Mais malgré le caractère sympathique de l'histoire, j'ai trouvé le récit trop long, très répétitif, beaucoup de descriptions et de dialogues sans intérêts qui plombent le récit. Ajoutons à cela que c'est vraiment trop improbable.

Le roman fait 800 pages, c'est beaucoup trop. Malgré tout les bons sentiments j'ai trouvé un peu agaçant cet amoncellement de poncifs sur la pleine conscience, le retour aux choses essentielles, la nature, une spiritualité à la "coelho" (l'auteur cite souvent Coelho) qui fatigue à la longue.

Ceci dit je pense que ce livre aura son public et c'est tout ce que je lui souhaite car ce style de roman initiatique peut apporter beaucoup à ceux qui y accrochent.
Long 4 étoiles

Le roman trouvera ses lecteurs, je n'en doute pas.
Pour ma part, si j'ai trouvé l'idée de base originale, le développement est lent et sert du réchauffé de grands auteurs "philosophiques" (Coelho en particulier).
Le récit est plutôt mièvre. Ceux qui sont déjà sur un chemin spirituel, passez votre chemin...

Krys - France-Suisse - - ans - 12 août 2023


Voyage intérieur 8 étoiles

Emile part à l’aventure, il coupe les ponts avec sa famille qui le couve trop. A vingt-six ans, il vient en effet de se découvrir un Alzheimer précoce, mais refuse de finir dans un institut en suivant des essais cliniques. Il poste une petite annonce comme une bouteille à la mer pour voir si quelqu’un voudrait l’accompagner. Et oh surprise ! une jeune femme lui répond et s’embarque dans son aventure. A bord d’un camping-car, ils partent randonner dans les Pyrénées. Très silencieux tous les deux, la glace met beaucoup de temps à fondre entre eux. Ils ont besoin de calme et s’apprivoisent très lentement, avant de pouvoir révéler les secrets douloureux qu’ils camouflent.
Cette histoire est toute en délicatesse et en finesse. Ces deux personnages principaux se soignent l’âme l’un de l’autre, avec l’aide de la nature et de personnes bienveillantes, d’amitiés éphémères sur leur chemin.
Même si l’auteure n’élude pas certaines phases difficiles de la maladie, j’ai été contrariée par certains aspects qui ne me semblent pas très réalistes concernant Alzheimer, même si je ne suis pas spécialiste. Sinon, ce roman est de toute beauté et fait du bien.

Pascale Ew. - - 56 ans - 24 février 2022


Bien imaginé. 4 étoiles

L’idée de départ était bonne et ça commence bien. Au début il y a du suspense, on se demande ce qui a poussé ces deux jeunes, qui ne se connaissaient pas, à tout plaquer pour une vie nouvelle. Ils voyagent à travers les Pyrénées et petit à petit on va l’apprendre parce que, chacun pour soi, ils ressassent à longueur de pages leur passé douloureux avec leur « ex ». Sans surprise on apprend que le héros est un type un peu falot, un indécis – c’est écrit par une romancière – et sa nouvelle copine est une fille bien, débrouillarde, dévouée, qui maîtrise toutes les situations comme un chef.

Les nouveaux amis se parlent peu, la route est longue et le récit traîne en longueur, les digressions deviennent lancinantes, les épisodes du voyage tournent à l’eau de rose et l’histoire se termine dans une guimauve à vous faire rendre cœur sur carreau.

L’écriture est bonne et sans artifice mais ça sent le premier roman à plein nez, c’est bourré de clichés : tous les paysages sont « à couper le souffle », les petits villages sont beaux comme des cartes postales, les gens du terroir sont tous charmants et, dans tous les dialogues, on se racle la gorge et on déglutit sans arrêt, ce qui n’est pas très ragoûtant.

Melissa Da Costa a beaucoup d’imagination. Et même trop d’imagination. Son livre de 840 pages pourrait faire trois romans dont deux qu’elle pourrait laisser tomber. Mais soyons cléments, gageons qu’avec un peu de rigueur cette romancière débutante fera mieux la prochaine fois.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 11 août 2021


Périple sans retour... 9 étoiles

Quel merveilleux "roman" Joanne et Emile sur les routes m'ont fait voyager dans les Pyrénées !
Un grand périple malgré la sale maladie d'Emile.
Une douceur incomparable dans ce couple atypique mais combien attachant.
Difficile de commencer un autre bouquin après ce moment hors du temps.
Bien sûr , cette situation inédite est sûrement "improbable", il s'agit ici d'une fiction.
Très, très très bien écrit. D'où mes étoiles.
D'accord avec vous Saule je souhaite un bon accueil du public à cette aventure un peu bohème.

Gilou - Belgique - 76 ans - 28 février 2021