L'envol du flamant rose
de Jérôme Idelon

critiqué par GabrielKevlec, le 29 janvier 2021
( - 39 ans)


La note:  étoiles
Vole, vole, les mots comme des plumes...
Il s'appelle Théo. Il n'a que 10 ans. Dix petites années ballotées dans un grand bateau de papier voguant sur un océan de folie douce, sur le chagrin de sa mère. le chagrin de maman.
Si j'écris "maman", c'est parce que je viens de refermer ce livre, et qu'à cet instant, j'ai 10ans, et moi aussi je me suis mis à écoper en vain les flots océaniques qui débordent de mes paupières.
Avec les mots d'un petit garçon pour décrire les douleurs des adultes, Jérôme Idelon nous dépeint un univers que les yeux d'enfant rendent carrollien. Si Alice a pleuré au point de presque se noyer dans ses larmes, Théo ne pleure pas. Pas souvent. Moi par contre... Comme Alice, j'ai débordé. de détresse, de joie, de ces éclats de sentiments bruts brillants comme les plumes des oiseaux. L'auteur raconte avec un talent extraordinaire, une plume incroyablement juste et précise, la maladie, la mort, la folie à travers le prisme étincelant de l'enfance, quand tout est magique, quand tout est possible pour peu qu'on y croit. À 10 ans, le monde a la couleur des yeux de maman, l'azur du ciel et l'odeur du chocolat. À cet âge on est fort, si fort... Bien plus fort que moi, l'adulte qui a tourné la dernière page de ce livre magnifique en essuyant sa dernière larme.
Une histoire bouleversante, pleine d'une poésie remplie de rêves, là où même la douleur se raconte en dansant et en imitant les chants des baleines.