Le mort était trop grand de Luis Miguel Rivas

Le mort était trop grand de Luis Miguel Rivas
(Era más grande el muerto)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Cyclo, le 19 janvier 2021 (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans)
La note : 9 étoiles
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un auteur colombien à suivre

Nous sommes de nos jours en Colombie, dans une ville imaginaire, Villeradieuse, où le pouvoir est entre les mains du puissant don Efrem, un trafiquant de drogue qui fait couler l’argent à flots, quand on accepte de se mettre à son service, ce qui rend la vie belle pour tous ceux qui se mettent à son service. Pour échapper à la misère ambiante, de nombreux jeunes sont enrôlés par le Patron. Ils peuvent avoir des motos, des autos, et surtout des armes, car les armes font la loi, et les assassinats son légion et les jeunes . Car qui voudrait s’opposer à Don Efrem, qui arrose la police et les politiciens ? Et voilà que ça coûte cher à Chepe, avec sa dégaine de ouf, vêtu de vêtements et chaussures de marque qui font saliver le jeune Manuel, qui aperçoit ses chaussures vertes de marque qui dépassent du véhicule qui le conduit à la morgue où, criblé de balles, il fait son dernier voyage. Manuel (le narrateur) se lie avec Yovani, un jeune chômeur de son âge qui porte aussi des chaussures identiques : "quelle allure j'aurais si je pouvais me payer des fringues de luxe, des vraies, pas des copies madeinchina, un vrai blouson disel, un jean chevinion, un polo lacost, un ceinturon doltchegabana, et puis surtout des chouses en peau de serpent, vertes, comme celles de ce type, là, au bar, les mêmes que celles de Chepe qui s'est fait buter l'autre jour... Mais attends, vise un peu ces chaussures, elles sont pas comme celles de Chepe, ce sont carrément les siennes, y en a pas deux des comme ça...mais ça peut pas être les pieds du Chepe vu qu'il est mort et enterré... attends, mec, où tu les as eues tes verzatche ?" ; il les a acquises à la morgue. Il y entraîne Manuel, ils font affaire avec le préposé qui dépouille les morts, et arrondit ainsi ses fins de mois. Et c’est le début des emmerdes pour les deux jeunes gens. Manuel achète le reste du costume de Chepe, mais les séides du Patron en l’apercevant croient voir Chepe ressuscité et les deux jeunes leur échappent de justesse.

Après ce début tonitruant, on a droit à une description d’une petite ville où un concurrent du Patron, Moncada, tente de le détrôner. Ce qui donne lieu à des attentats en cascade. Parallèlement, Don Efrem s’est amouraché d’un jeune fille de bonne famille, Lorene, cultivée, parlant plusieurs langues, et qui a le front de lui dire : non ! Elle est pourtant attirée par ce rustre qui, pour lui complaire, prend des leçons de culture générale et de savoir-vivre. Manuel (Manolo) aussi est amoureux d’elle et elle l’accepte comme ami (d’amitié seulement) et lui, donne des cours d’anglais. Elle le fait inviter, ainsi que Yovani, à la fête que Don Efrem donne à son honneur. La guerre des trafiquants, les tueries, sur fond de misère du peuple, de corruption, d’alcool qui coule à flot, de musique locale, font désespérer de la vie quotidienne en Colombie. Heureusement il reste l’humour noir dont ce roman ne manque pas. Un bon moment de lecture si l’on a le cœur bien accroché. Très bien traduit, les dialogues sont bruts et l’auteur manie bien le langage de la jeunesse.

On peut l'apprécier, comme moi, mais ça ne donne pas envie d'aller visiter le pays.

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Les éditions

  • Le mort était trop grand [Texte imprimé], roman Luis Miguel Rivas traduit de l'espagnol (Colombie) par Amandine Py
    de Rivas, Luis Miguel Py, Amandine (Traducteur)
    B. Grasset / En lettres d'ancre
    ISBN : 9782246817390 ; 25,00 € ; 17/04/2019 ; 432 p. ; Broché
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