Sale bourge
de Nicolas Rodier

critiqué par CHALOT, le 27 décembre 2020
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une triste actualité
« Sale bourge »
roman de Nicolas Rodier
éditions Flammarion
214 pages
août 2020


Pierre, le héros qui se raconte , vit dans une famille bourgeoise catholique.
Sa mère, possessive, vive et même violente, domine la maisonnée.
Le père qui ramène les fonds est effacé.
Elle attend un sixième enfant quand l'histoire commence.
Il n'y a rien de sympathique dans cette famille.... Est-ce réellement la responsabilité des enfants qui vivent dans l'entre soi et le mépris à peine cachée du petit peuple ?

« Sale bourge » ce n'est pas la remarque acerbe qui frappe régulièrement Pierre qui ne fréquente que les écoles privées catholiques...
C'est plutôt ainsi qu'il se voit.

Il y a du mal être chez lui, de la violence dans laquelle il est élevé et qui ne le quitte pas malgré tous ses efforts.
La mère s’énerve souvent contre ses enfants.
Un jour c'est contre Bénédicte qui fait une faute d'orthographe : « Tu veux finir femme de ménage comme madame Rosa ! Tu es nulle ! S'exclame t-elle ? »
C'est la conscience qu'on est au-dessus de la « piétaille » qui s'exprime au quotidien et c'est l'éducation qui est donnée à des enfants déboussolés pour certains, complètement déconnectés du monde pour d'autres.

Dès le début du roman le lecteur sait que Pierre va mal grandir et se montrer incapable de contrôler ses pulsions.
Il deviendra , malgré lui, un mari violent avec sa femme qu'il adore.
A t-il des excuses ?
Peut-être d'après certains mais ce qui est indéniable c'est que la jeune femme doit être protégée.
Les violences faites aux femmes ne sont pas réservées à une couche sociale précise, elles accompagnent des femmes de toutes conditions et constituent une plaie qu'il faut combattre.
Aucune mansuétude n'est de mise.