Vaccins
de Philippe Sansonetti

critiqué par Colen8, le 18 décembre 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Bénéfices/risques, y’a pas photo !
Plus grands parmi les progrès humains l’hygiène d’abord, la vaccination ensuite, les antibiotiques enfin ont fait faire un bon spectaculaire à l’espérance de vie depuis 1800. Une mortalité infantile dramatique emportait alors 30% des bébés français durant leur première année. La recherche d’une couverture vaccinale universelle en pédiatrie, objectif majeur du dernier siècle régresse malgré ses résultats indiscutables. Des attaques virulentes d’anti-vaccins très présents sur les réseaux sociaux tentent de remettre en cause la vaccination obligatoire des nouveaux nés. Immanquablement la baisse de couverture vaccinale favorise la réapparition de maladies infectieuses graves qui auraient dû être éliminées. Parallèlement les antibiotiques administrés trop fréquemment pendant la petite enfance seraient responsables de la prévalence de l’obésité, en forte hausse.
Le récit et la chronologie du développement d’une trentaine de vaccins montre la lente progression des techniques pour les rendre à la fois efficaces en termes d’immunité et protecteurs contre les effets secondaires de type fièvre ou légère inflammation. On cherche toujours, souvent on a trouvé des thérapies adaptées aux maladies contractées à l’âge adulte, IST, Sida, Hépatites B et C, pneumonies, méningites, infections liées à Hib, à clostridium difficile, au papillomavirus responsable de cancers utérins. Pour celles-ci la vaccination peut être une alternative à des traitements antibiotiques ou sérologiques ainsi qu’à des combinaisons de molécules. Des passages plus techniques sont là pour répondre aux questionnements des sceptiques, par exemple sur la variabilité des antigènes leur apportant un pouvoir pathogène inattendu.
Une réflexion associant les sciences sociales à la biomédecine s’impose donc afin de ramener la confiance des détracteurs à l’égard d’un pilier incontournable de santé publique dont les bénéfices se mesurent aussi sur le plan économique et financier. Le droit au bien-être et à la santé est inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits Humains de 1948. Et le monde de demain ? Tout d’abord il s’agit d’adapter les formules, les dosages, les modes d’administration à des populations particulières : femmes enceintes, sujets immunodéprimés, patients exposés aux infections nosocomiales, seniors dont l’immunité elle aussi a vieilli. Plus encore il convient de se préparer à des pandémies émergentes…