Le monde d'après
de Frédéric Dubus

critiqué par Alceste, le 9 décembre 2020
(Liège - 62 ans)


La note:  étoiles
La satire à la belge
Dans le domaine du dessin satirique de presse en Belgique francophone, Dubus tient une place de choix, même s’il est un peu dans l’ombre de Kroll, plus médiatique mais moins fin , à mon sens, plus tourné vers la grosse plaisanterie potache que vers l’observation amusée et amusante des travers et absurdités de la société actuelle, belge en l’occurrence.

Cette publication annuelle reprend donc les principaux dessins parus dans la « Dernière Heure » et dans la « Libre Belgique » de septembre 2019 à septembre 2020, et nous offre une rétrospective d’une année d’ores et déjà exceptionnelle. Eh oui, en tout début de recueil, quelques dessins ne traitent pas du coronavirus. Le sujet brûlant était alors les interminables négociations gouvernementales.

D’un trait nerveux mais sûr, Dubus croque les faciès de nos politiciens et excelle particulièrement dans la parodie : épingler la vie politique par le biais d’un festival d’été, d’une cérémonie des Césars ou d’une carte postale de la côte belge, voilà qui la rend plus digeste.

Chez lui, le dessin condense l’impact d’un événement d’actualité en le poussant jusqu’à l’absurde comme ce mari qui , affalé dans son fauteuil devant Hanouna, réplique à son épouse qui lui demande « Tu ferais pas un peu qqch ? » « Je suis en guerre, je sauve des vies ».

Mais le scénario s’étend parfois sur une planche de plusieurs strips, avec variations sur un thème ou petites saynètes à chute. N’oublions pas le travail d’écriture inhérent à ce genre artistique, qui fait merveille chez Dubus, que ce soit pour jouer sur le mot « bulle », un des mots les plus employés cette année, ou le désopilant « Joyeux Boël », que tout Belge appréciera à sa juste valeur.