Portes sur l'inconnu
de Adrien Sobra

critiqué par Fanou03, le 4 décembre 2020
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Star gates
Hoc I est un jeune ingénieur de la planète U16, dont les habitants, qui peuvent vivre plus de mille ans, ont éliminé les maladies, les animaux, le mensonge, les villes, la douleur et plein d’autres choses enquiquinantes. Ils sont quand même embêtés : la matière V qui leur est indispensable pour faire naviguer leurs astronefs tend à s’épuiser. Heureusement Hoc I a inventé une sorte de porte quantique permettant de relier facilement des planètes pouvant être à l’autre bout de l’univers. Et en faisant ses tests Hoc I tombe justement sur une planète riche en matière V et habitée par une race intelligente mais sous-développée et donc sans doute facilement manipulable : l'Homme...

Étonnant, étonnant récit de série B écrit là par Adrien Sobra dont c’est apparemment une des seules incursions en Science-Fiction, au début de sa carrière d’écrivain, avant de s’épanouir semble-t-il dans la collection « angoisse » de Fleuve Noir sous le pseudonyme de Marc Agapit. Franchement j’ai bien aimé parce que le ton est léger, vif, taquin et pour tout dire assez réjouissant. Il n’y a évidemment pas de fioriture comme il se doit dans ce genre de productions, mais il y a un style certain chez Adrien Sobra. Quelques tournures de phrases relèveraient presque d’un style soutenu, assez inattendu, ou de composition poétique (par exemple le moment où le Professeur Laurent découvre émerveillé une parcelle de glace en plein Sahara).

Il y a un petit côté conte philosophique ou moral pas déplaisant dans ces portes sur l’inconnu. Les habitants d’U16 (les usseiziens...) sont des sortes de Dieux plutôt bienveillants mais un brin condescendants. Ils vont négliger la capacité de nuisance des races qu’ils considèrent comme inférieures : cela va leur coûter fort cher, par la destruction de leur planète. Heureusement tout est badinerie spatiale et humour chez Adrien Sobra comme le prouve l’épilogue intitulé « l’amour vainqueur »: le fils de Hoc I, qui a miraculeusement échappé à l'annihilation qu'ont connu ceux de sa race, épousera Marguerite, la nièce du professeur Laurent ami des usseiziens !