Je suis la bête
de Andrea Donaera

critiqué par CHALOT, le 11 novembre 2020
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une spirale de violence
« Je suis la bête »
roman italien d'Andrea Donaera
Editions Cambourakis pour l'édition française
traduit del'italien par LiseCaillat
208 pages
septembre 2020


La bête est vite identifiée , il s'agit d'un mafioso des Pouilles, région du sud de l'Italie qui règne dans l'impunité, craint de ses ennemis et même de ses « amis » .
Dès le début du livre, on découvre la tanière de la « bête » et la raison du drame qui se joue :
Le fils de Domenico Trevi, Michele traduction italienne du prénom masculin Michel, vient de se donner la mort.
C'est le drame, la stupéfaction et la colère pour cet homme tout puissant qui vient de perdre son fils.
Très vite, la coupable est désignée, c'est Nicole, lycéenne qui se serait moqué du jeune homme.
Il avait déclaré sa flamme à la jeune fille qui l'a éconduit.

Mimi, surnom du père décide de venger son fils …. C'est par le sang qu'elle sera punie.
Le sang coule et ceci sans pitié.
Nicole est kidnappée et gardée par un sbire.
Juste avant, sa mère, terrorisée, l'avait informée que la Sacra ( la Mafia) la cherchait .

Nicole, dans un des chapitres de ce livre écrit en polyphonie, raconte comment « elle se tourne, une grimace de terreur, vraiment sur son visage, une peur jamais vue dans les yeux de ma mère. »

La violence se déchaîne et rien ne peut l'empêcher, d'autant plus qu'entrent en ligne de compte les secrets assez lourds de cette famille, les exactions mais aussi les souffrances subies.

Tout est noir, oui, presque mais il existe aussi une vraie affection qui se noue entre la jeune captive et son gardien....

Comme pour un bon roman policier, il faut attendre la fin pour que « l'énigme » soit résolue et pour savoir si la bête va emporter sa proie.
C'est un roman prenant, captivant, bien écrit dans un style original qui déroute au tout début mais que le lecteur que je suis a bien aimé.

C'est épouvantable ? Pas tant que cela et là je contrarie peut-être le libraire qui m'a averti avant de me vendre ce roman.

Jean-François Chalot