Le Jardin d'Épicure
de Irvin D. Yalom

critiqué par Pacmann, le 27 octobre 2020
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Comment appréhender au mieux ce qui nous attend tous.
Irvin Yalom est l’auteur des deux magnifiques romans que sont « Le problème Spinoza » et « La méthode Schopenhauer ». Le présent ouvrage n’est plus un roman, mais un recueil d’expériences de l’auteur, psychanalyste, qui nous invite à réfléchir autour du thème de la mort. En adoptant les préceptes d'Épicure pour calmer nos angoisses éventuelles et apprivoiser l'idée de la mort, il nous prépare à ce qui nous attend tous.

Irvin Yalom, ouvertement athée, dénie le recours au dogme religieux quel qu'il soit sans toutefois en faire reproche aux convaincus. C'est à n'en pas douter ce qui lui vaut ses affinités avec un Spinoza ou un Nietzsche, lesquels ne voyaient en la religion que de la soumission naïve, dénuée d'esprit critique, inculquée par une éducation conservative. Il explique que l’existence terrestre garde tout à fait son sens dans un tel contexte.

Il y a donc quand même dans cet ouvrage de manière plus que subliminale une autopromotion de la profession à laquelle Irvin Yalom a consacré sa vie, sachant pertinemment que l'angoisse de la mort est un fonds de commerce qui a de l'avenir.

Même si on sait que l’auteur donne encore à son âge avancé des conférences taxées à des prix peu abordables, et qu’on peut le soupçonner de rester vénal, ce livre a une réelle valeur didactique qui aborde un sujet lourd encore et toujours tabou.

Malgré ces doutes, Irvin Yalom déborde d'empathie et de tolérance. On referme cet essai en pensant pouvoir réaliser séance tenante un examen de soi plus pénétrant et heureux d'avoir découvert de nouvelles pistes à explorer sur le chemin de la vie.