L'Homme et la nature
de Peter Wohlleben

critiqué par Colen8, le 18 septembre 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
La nature de l’arbre
Observer un arbre, de préférence en forêt, stimule chacun des cinq sens dont l’évolution a richement doté l’humanité par la sélection naturelle et la reproduction des plus aptes. Détecter la palette de nuances de ses verts, distinguer les musicalités des chants d’oiseaux, être attentif au bruissement du vent dans les feuilles, respirer les effluves de l’air ambiant, goûter les jeunes pousses et fruits mûris sous le soleil, embrasser les troncs pour en ressentir la vigueur transforment la simple promenade dans les bois en expérience de ressourcement sans pareil.
Observer un arbre c’est comprendre comment il vit. Sa tête est en bas sous le sol dans le système racinaire sans lequel il meurt et dont les structures fines rappellent celles du cerveau. Son âge mesuré par les cernes du tronc atteint des siècles voire des milliers d’années en partie grâce à des défenses naturelles contre les parasites s’il n’a pas été détruit entre-temps par la main de l’homme. Il réussit à tisser d’immenses réseaux d’interactions chimiques et électriques avec ses voisins proches ou plus lointains. Son feuillage lui apporte l’énergie par la photosynthèse.
Le culte de l’arbre bien antérieur à la civilisation des contrées germaniques et celtiques perdure chez certains adeptes d’ésotérisme. Sans aller jusque-là, il reste au citadin vivant dans un milieu urbain pollué, bruyant et stressant, alimenté par l’agro-business industriel, après être devenu accro à ses écrans, beaucoup à apprendre ou réapprendre sur ce que l’arbre produit naturellement : l’effet calmant de certaines essences, les molécules pour soigner ayant précédé pas mal de médicaments, le recyclage des déchets en humus pour capter davantage de CO2 et se régénérer. C’est pour ça que se pratique ce qu’on appelle « le bain de forêt ».
Ancien ingénieur forestier en Allemagne devenu auteur à succès, producteur de films documentaires et d’émissions pour la télévision, profondément écologiste depuis l’enfance, Peter Wohlleben peut dorénavant se contenter de décliner un savoir acquis au fil de ses rêves, de ses expériences, de ses rencontres et de ses voyages.