Quel style ! Élégant, cynique, déjanté, hilarant. Chaque phrase est pesée, et les mots font choc à chaque fois. C'est du grand Desproges, comme lui seul savait le faire. On se laisse porter par cette envolée littéraire si particulière qu'on ne peut la comparer à aucune autre. Même les vulgarités se noient dans cet océan de phrases volontairement provocantes, et qui font mouche.
Mais hélas on ne peut adhérer à cette histoire totalement loufoque. Est-ce pour mieux savourer la musique acide des mots, sans rien chercher d'autre ? Un minimum de cohérence, et l'on avait là un grand livre, malgré son petit nombre de pages.

Bernard2 - DAX - 74 ans - 17 novembre 2017

peut-on dater à 1988, la fin du politiquement incorrect?
Ce petit opus nous livre un Desproges tel qu'en lui même, cynique à souhait, portant sur ses congénères un regard fait d'ironie et d'une indicible tendresse
à la question peut on rire de tout Desproges répondait oui, mais pas avec tout le monde ....un autre temps.
Ce livre est une fable loufoque sans autre prétention que celle de nous faire rire et il y arrive le bougre !!!
Chaque page révèle une pépite et on sort de cette lecture avec le sentiment que l'on n'a pas tout vu et qu'une deuxième voire une troisième lecture ne serait pas superflue.
"il apparaissait clairement que, plus encore que les barrages de la langue et les divergences de leurs us et coutumes, c'est la différence de quotient intellectuel qui divise les hommes..... décérébrer l'élite pour l'abaisser aux niais, n'est ce pas là que réside l'ultime espoir de mettre fin à la haine, à la peur, à la guerre, à la musique de chambre ? "
je rejoints certaines critiques en lisant ce livre on entend la voix de son maitre.
Il reste de plus toujours au coeur de l'actualité "Un rire plus vain qu'un espoir en la gauche les fit longuement tressauter sur la banquette"

Pytheas - Pontoise - Marseille - 59 ans - 25 septembre 2012

A la stupide question "Quel est le seul livre que vous garderiez si vous pouviez n'en conserver qu'un seul?", bon nombre d'entre nous seraient bien en mal de réponse, tant il existe de grands ouvrages et d'émotions diverses au fil des lectures.
Pourtant, je me prends à penser parfois que ce petit livre serait en tous cas dans le haut de ma liste.
Pourquoi? Parce que "Des femmes qui tombent" est l'unique livre du regretté Pierre Desproges, et qu'il contient toute l'essence corrosive et jubilatoire de ce baladin des mots.
Parce que sa noirceur n'a d'égale que la précision de ses bouffées de tendresse. Parce que Desproges dissèque les failles humaines comme personne. Parce qu'il me rappelle le personnage de Marro :
« Marro cultivait, même au plus profond de ses cuites, une passion maladive pour la langue. Il avait le respect démodé du mot juste et vénérait Vaugelas en pleine ère vidéo. Cet homme aux dehors ursidés était capable de tomber amoureux pour un subjonctif bienvenu derrière un verbe étrange et lancé d’une bouche anodine dont les lèvres lui semblaient alors écartées pour d’inestimables luxures. »
Parce qu'il est férocement drôle, sans complaisance, toujours juste. Parce qu'il a prouvé que la prétention de faire rire est une chose immense et nous le démontre dans cet ouvrage loufoque mais terriblement pertinent. Parce qu'aucun mot, aucune virgule n'est laissée au hasard ou n'alourdit ses propos, et parce que certaines phrases tutoient le lyrisme délirant :
"Par ailleurs, sa femme Gilberte aimait Mozart et laissait parfois ses seins lourds se poser un instant sur le cou des dîneurs, avec, dans le frôlement, des délicatesses de libellule à faire frissonner le voyageur incrédule qu'un imperceptible frémissement embrase, sous la serviette blanche, posée sur ses genoux, jusqu'au bout de sa queue dormante qui n'en croit pas ses couilles et palpite en son nid chaud comme l'oisillon assoupi que le retour de la mère fait allonger le cou pour une orgie nouvelle et qu'il n'espérait plus."
Au delà de l'histoire déjantée (aah, la métaphore ficusienne... :)), Desproges dépeint avec cynisme l’incapacité que nous avons à rire de tout. Surtout de nous-mêmes.
Desproges brosse au vitriol un portrait acide du français moyen (lieux communs, voyeurisme malsain, hypocrisie, racisme, rejet du handicap, etc), sans jamais sombrer dans l'indignation outrée.
Parce que j'ai dû lire ce livre dix fois et que je le relirai.
Parce que si Desproges n'était pas mort lorsque j'étais enfant, j'aurais le droit d'écrire que sa verve, sa finesse et le regard qu'il portait sur notre société, porté par une précision d'orfèvre syntaxique, me manquent atrocement.

SidonieLasalle - - 49 ans - 6 septembre 2012

Trop de bonheur ce livre : OK, je suis une inconditionnelle de Desproges, mais dans ce livre, on a lui et un peu plus de lui, voila l'histoire : un médecin très alcoolique, affublé d'un enfant poly handicapé, qui vit un quotidien à l'opposé de ce dont il avait rêvé (ou qui a rêvé ce qu'il ne pouvait vivre ...).
Bien pensant s'abstenir : le cynisme, noyé de la tendresse pudique Desprogienne, est totalement ancré dans ce livre !
Dans un village de la France profonde, 1 puis 2 puis 3 femmes se suicident et la France s'émeut ......... et les suicides continuent !
On entre dans le délire :un extra terrestre veut anéantir la vie terrienne via la destruction de la gente féminine !
Et c'est le faux (vrai?) cynisme du médecin, plus alcoolisé que jamais, qui croise les uns et les autres, et voudrait bien, malgré tout, que la sienne de femme, échappe à l'épidémie ..............
Un Desproges génial, des tournures de phrases telles que lui seul peut tourner, des personnages attachants et exaspérants, une folie pas douce dont on redemande ............
Du Grand Desproges et du plaisir à chaque page !

Au moins, essayez, je vous promets, vous qui avez humour et horreur du politiquement correct, vous aimerez !

DE GOUGE - Nantes - 67 ans - 5 novembre 2011

Lire ce livre m'a fait une drôle de sensation, en le lisant j’entendais dans ma tête la voix de desproges une sensation plus qu’étrange..
sinon un livre bien marrant, avec un scenario scienfictionnocynique si je puis me permettre...

MoRe pLeAsUrE - region parisienne - 40 ans - 15 mars 2005

L'histoire n'est pas transcendante, voire complètement loufoque sur la fin, mais les bon mots de desproges le rend très amusant à lire. Les personnages sont pitoyables à souhait. bref, à conseiller a tous ceux qui aiment bien Pierre Desproges. On y retrouve tout son humour et son cynisme.

Alcoran - Paris - 47 ans - 8 août 2004

Le petit qu'a vécu pourrait nous faire vivre un peu plus de ce "livre à lire", quelques bonnes phrases, je sais pas moi, tout le monde ne connaît pas aussi bien Desproges que toi (ou moi...). Allez, force-toi, quelques bons petits aphorismes. Merci

Monique - - 52 ans - 8 août 2004