Un bagne en Russie rouge : Solovki
de Raymond Duguet

critiqué par Anonyme11, le 19 août 2020
( - - ans)


La note:  étoiles
L'archipel des îles de la mort !
Dans la lignée, et peu de temps après la sortie du livre historiquement fondamental de Sergueï Melgounov La terreur rouge en Russie : (1918-1924) édité en décembre 1923, d’une description incroyablement précise portant sur les tortures et les crimes individuels et de masse sous la Terreur rouge bolchevique ; François Duguet auteur Français, dès 1927 complète cette description criminelle de la création du totalitarisme communiste à partir du coup d’Etat du 7 novembre 1917 à Petrograd, en nous présentant l’un des plus grands camps de concentration (genèse du Goulag) de la période Léniniste, fondé par Lénine, Trotski, Staline, etc., celui de : l’archipel des îles Solovetski.

La principale île de cet archipel est celle de Solovki sur laquelle a été construit un monastère par les moines, eux-mêmes, à partir du 15ème siècle.
Les moines avaient choisi cet archipel pour son isolement et sa tranquillité de recueillement.
En revanche, cette région de la Russie septentrionale est particulièrement inhospitalière à cause d’un climat excessivement rude (températures largement négatives presque toute l’année, vents violents, luminosité solaire extrêmement faible et rare), mais dans une nature d’une beauté exceptionnelle.

Malheureusement, ce précieux équilibre se voit violemment anéanti en 1921, lorsque la Tcheka (police politique dirigée par Feliks Dzerjinski), envoyée par le pouvoir bolchevique (communiste) de Lénine, envahit l’archipel pour piller, opprimer, réprimer et chasser les moines de l’île ; afin de transformer ce magnifique lieu de tranquillité, en d’immenses camps de concentration, dont les premiers prisonniers innocents, victimes des tyrans communistes, sont déportés sur l’île dès 1923, en provenances des camps de Kholmogory, de Portaminsk, etc.

D’une clairvoyance et d’une lucidité exceptionnelles, notamment grâce à quelques rares témoignages de survivants évadés de l’archipel, Raymond Duguet (pourtant si proche en 1927 de la période de création du totalitarisme communiste), décrit avec un macabre réalisme les innombrables crimes et tortures à mort plus monstrueux les uns que les autres, perpétrés par les sadiques Tchékistes sur les prisonniers innocents transformés en esclaves déshumanisés.

Ces horribles exactions n’étaient évidemment pas l’apanage de l’archipel des Solovetski, mais étaient commises partout en U.R.S.S., par l’Armée Rouge dirigée par Trotski, et par la Tcheka.

En U.R.S.S., ces crimes contre l’Humanité ont conduit à l’extermination de presque de 2 MILLIONS de morts innocents (enfants, femmes, vieillards, paysans, koulaks, ouvriers, prêtres, marins de Cronstadt, officiers Cosaques du Don et du Kouban, professeurs et instituteurs, médecins, intellectuels, etc.), lors de la Terreur rouge bolchevique entre 1917 et 1924 ; auxquels il faut ajouter les 5 MILLIONS de morts durant la gigantesque famine de 1921 – 1922, essentiellement provoquée par les réquisitions forcées (doux euphémisme) des récoltes agricoles : soit un total de près de 7 MILLIONS de morts innocents !

Raymond Duguet résume avec une grande justesse le dogme de la fanatique idéologie communiste ; alors qu’en 1927 il n’avait encore que peu de recul historique sur l’immensité des crimes du communisme, et logiquement pas du tout sur ceux à venir sous : Staline (U.R.S.S.), Mao Zedong (Chine), Hô Chi Minh (Vietnam), Kim Il-Sung (Corée du Nord), Castro (Cuba), Pol Pot (Cambodge), etc., à la page 87 :

« … Le but du communisme Russe n’est pas la lutte des classes, mais en réalité l’extermination de tous ceux qui gênent les dirigeants communistes,… »

Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème de :
– Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov Aux origines du Goulag, Récits des îles Solovki : L’île de l’enfer suivi de Les camps de la mort en URSS ;
– Nicolas Werth Le Goulag (CD audio) ;
– Mémento Goulag : Mémoire et jugement du communisme ;
– Anne Applebaum Goulag : Une histoire ;
– Francine-Dominique Liechtenhan Le laboratoire du Goulag : 1918-1939 ;
– Robert Vaucher L’Enfer Bolchevik Ptrograd Sous La Commune Et La Terreur Rouge ;
– Joël Kotek et Pierre Rigoulot Le siècle des camps: emprisonnement, détention, extermination, cent ans de mal absolu.