Les bolchéviques et l'opposition (1917-1922) de Léonard Schapiro

Les bolchéviques et l'opposition (1917-1922) de Léonard Schapiro

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Anonyme11, le 18 août 2020 (Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans)
La note : 10 étoiles
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Le Parti Bolchevique unique signifie l'élimination de tous les autres !

Leonard Schapiro habitait à Petrograd en Russie lors de la création du régime Totalitaire Bolchevique (Communiste), suite au coup d’Etat Bolchevique du 7 novembre 1917, perpétré par : Lénine, Trotski, Staline, Dzerjinski, etc..

Dans ce livre l’auteur décrit, entre 1917 et 1922, pendant les périodes de : la Terreur rouge, le Communisme de Guerre, la Politique de Militarisation de Trotski, la Guerre Civile, l’Insurrection de Cronstadt, la N.E.P, etc., les confrontations entre les différents Partis d’Opposition : les Socialistes-Révolutionnaires (S.-R.), les Anarchistes, les Mencheviques, les « Sans-Parti » (donc cela signifiait forcément pour les Bolcheviques : des anti-communistes et des contre-révolutionnaires !)…

Tous les régimes Totalitaires Communistes dans le monde reprirent ce même processus de Communisme de Guerre, consistant à réquisitionner de manières centralisées et surtout FORCEES (par la Terreur), les récoltes agricoles, comme l’écrit Leonard Schapiro (page 266) :

« L’argument-massue, qu’adoptait à la suite de Lénine la grande majorité des dirigeants communistes, était que tout système qui n’aurait pas recours aux réquisitions forcées chez les paysans permettrait à ces derniers de rançonner le régime et de l’affamer jusqu’à ce qu’il se soumette à eux ».

Ce « raisonnement » aberrant conduisit à la monstrueuse et gigantesque famine, dont l’auteur dresse l’horrible bilan (page 265) :

« On estime qu’entre le mois de janvier 1918 et celui de juillet 1920, plus de sept millions sont morts de la famine et des épidémies, tandis que la mortalité générale était plus que doublée ».

Afin de contrer toute Opposition réelle, potentielle ou imaginaire, seulement un mois après le putsch Bolchevique, des Tribunaux Révolutionnaires furent créés, ainsi que la terrifiante Police Politique : la Tcheka dirigée par le sadique Félix Dzerjinski, ce même mois de décembre 1917.
D’ailleurs, Lénine lui-même était particulièrement clair (lors du VIIème Congrès des soviets) en ce qui concernait le rôle de TERREUR de la Tcheka (page 245) :

« Lorsque nous entendons des déclarations semblables, venant de gens qui prétendent sympathiser avec nous, nous disons : oui, la terreur de la Tchéka est absolument nécessaire ».

Pour parfaire ce régime Terroriste, Criminel et répressif, Lénine fonda en février 1918, l’implacable, Armée Rouge, dirigée par L’EXTERMINATEUR DE MASSE : TROTSKI.
Et bien sûr, tout régime TOTALITAIRE qui se respecte doit se doter des immondes CAMPS DE CONCENTRATION, ouverts dès 1918 par les Communistes et officialisés, entre autres, par le décret du 15 avril 1919.

Pour justifier la Dictature du parti Bolchevique, Trotski disait (page 6) :

Qu’elle (la Dictature) : « était plus importante qu’un quelconque principe formaliste de démocratie ouvrière ».

Quant à Lénine, à la conférence du Parti Bolchevique de mai 1917, il déclarait (page 119) :

« Nous ne sommes pas des pacifistes et nous ne pouvons désavouer la guerre révolutionnaire ».

Et comme Lénine ne voyait donc le monde qu’à travers un prisme IDEOLOGIQUE extrêmement manichéen, il aimait à répéter cette célèbre formule radicale, extrémiste et sans aucune ambiguïté quant à sa volonté exterminatrice (page 435) :

« Qui n’est pas avec nous, est contre nous ».

Pour conclure cette passionnante lecture du déroulement des dramatiques « évènements » sur cette sinistre période de 1917 à 1922, je laisse les phrases de fin à Leonard Schapiro (page 432) :

« Il est vrai qu’une bonne part de cette impopularité était due aux privations imposées par la guerre civile ; mais il était vrai également qu’une autre part importante représentait la révolte du peuple russe contre l’injustice, la violence et l’arbitraire des mesures que prenaient les communistes contre tous ceux qui n’acceptaient pas leur domination sans réserve. La révolte de Cronstadt en a fourni la preuve indiscutable ».

Confer également, d’autres ouvrages tous aussi passionnants sur le même thème, de :
– Michel Heller Soixante-dix ans qui ébranlèrent le monde ;
– Martin Malia Comprendre la Révolution russe ;
– Martin Malia La tragédie soviétique ;
– Alain Besançon Les Origines intellectuelles du léninisme ;
– Leonard Schapiro Les révolutions russes de 1917 ;
– Orlando Figes La Révolution russe : 1891-1924 : la tragédie d’un peuple Tome 1 et La Révolution russe : 1891-1924 : la tragédie d’un peuple Tome 2.

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