Ada ou la beauté des nombres
de Catherine Dufour

critiqué par Colen8, le 9 août 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Pionnière bien avant l’heure
Qu’est-il donc arrivé à cette jeune aristocrate anglaise prématurément décédée en 1852 à 36 ans pour que tant de gens ne parlent plus que d’elle ? Catherine Dufour ne mâche pas ses mots pour brosser avec un humour féroce le tableau peu reluisant d’une partie de l’aristocratie anglaise du XIXe siècle gravement tarée. Au milieu de ces turpitudes où les enfants sont maltraités dès le plus jeune âge, les filles n’ont d’autre horizon que le mariage rarement heureux.
C’est là qu’a réussi à fleurir le génie inventif de la fille du grand poète Lord Byron abandonnée très tôt par son père, retenue dans les griffes d’une mère aigrie, incapable de la moindre trace d’affection à l’égard de cette enfant. La chance d’Ada Byron a été de bénéficier d’une solide éducation scientifique comme sa mère. Aussi peu satisfaite dans son mariage avec William King héritier du titre de comte Lovelace que peu attendrie par la naissance de ses trois enfants elle se focalisera sur les mathématiques jusqu’à atteindre un bon niveau.
Sa rencontre avec Charles Babbage dans les salons londoniens, la découverte des rouages de sa machine à calculer qui n’intéresse personne à l’époque mais dont nul ne conteste par la suite le rôle de précurseur sera pour Ada le déclic d’une passion soudaine et d’une intuition dont découle le numérique et l’IA d’à présent. En hommage donc à Ada King comtesse Lovelace, dans les années 1980’s le DOD américain a fait développer sur appel d’offre le langage Ada par le fleuron de l’informatique française CII(1).
(1) DOD, Department of Defense, ministère de la Défense américain – Ada, langage de programmation de haut niveau destiné aux applications temps réel militaires et industrielles – CII, successeur du constructeur informatique Bull racheté par Honeywell devenu un temps Honeywell-Bull, dorénavant Bull à nouveau.