Le cycle de Dune, tome 5 : Les Hérétiques de Dune
de Frank Herbert

critiqué par Pendragon, le 2 mars 2001
(Liernu - 53 ans)


La note:  étoiles
Une anthologie
Ce roman est le sixième tome du plus beau cycle de science-fiction jamais écrit et qui regroupe sept somptueux romans.
Je n'en ferai qu'une courte critique car " l'œuvre Dune " est très compliquée à décrire.
L'Empereur-Dieu, Leto II, s'est sacrifié pour sa planète, il est maintenant fractionné en un millier de vers des sables, redonnant ainsi un visage plus désertique à Arrakis, sa chère planète. Mais que reste-t-il de l'esprit de Dune ?
Les grandes puissances cherchent toujours la domination absolue et usent pour cela de toutes les machinations possibles. Dune, Arrakis, Rakis, est toujours au centre de bien des polémiques, mais que reste-t-il de l'esprit de Dune ?
Ce roman est un ouvrage profondément politique, mais nullement ennuyant car l'action y est très bien menée et les manigances fort bien agencées. Le résultat en est un roman plein de philosophie et d'une profonde psychologie. à méditer.
Laissez-moi cependant la joie de citer quelques phrases du roman :
" Les humains sont contents lorsque chacun occupe sa place, lorsque chacun sait parfaitement ce qu'il représente dans l'agencement des choses et ce qu'il peut espérer accomplir. Détruisez cette place et vous détruisez l'être. "
" Le fait de dire qu'il existe des choses que les mots ne peuvent décrire ébranle un univers où les mots constituent la croyance suprême. "
" Ne jamais croire que l'on a exploré entièrement les profondeurs d'un abîme. ou d'un quelconque être humain. "
Complots génocidaires et réflexions philosophiques 10 étoiles

Avec les "Hérétiques de Dune", Franck Herbert nous propose à nouveau une histoire épique dans l'univers de Dune. Certes, cette histoire est complexe, tout comme peut l'être la vie pour un individu ou pour un peuple, dans la société ou au sein d'un groupe, que celui-ci soit religieux ou culturel. Car la saga de Dune est avant tout une transcription des interrogations philosophiques et religieuses sur notre société dans un univers imaginaire (mais pas si éloigné du nôtre).
Il n'est pas question de bons ou de mauvais. Il est juste question de la voie que chacun doit suivre; celle qu'il estime la meilleure, pour lui-même ou pour l'humanité (le sentier d'or).

Nous retrouvons certains des grands thèmes (et des personnages) des tomes précédents qu'il est donc conseillé d'avoir lus au préalable.

Mais de nouvelles forces entrent en jeu, de nouvelles interrogations apparaissent, et les digressions philosophiques parsèment à nouveau la lecture pour notre plus grand bonheur. En effet, on retrouve la richesse du style de Franck Herbert, que je n'ai d'ailleurs retrouvé chez aucun autre auteur. On souhaitera ainsi en savoir plus sur les Déportés, les Honorés Matriarches et leur rapport au sexe, ainsi que sur ce Bashar, Miles Teg, mentat issu de la lignée génétique des Atréides (et des Corinos), qui va voir une transformation de ses pouvoirs sensoriels (on retrouvera d'ailleurs les fameuses scènes d'action que les frères Wachowski ont littéralement copiées dans leur film Matrix; sans parler de l'Oracle ...)

Cet ouvrage est en effet plus fourni en action et en rebondissements de toutes sortes, ce qui nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages (voire plus avec le dernier tome...).

N'hésitez donc pas à continuer le cycle avec ces "Hérétiques de Dune".

NB : un des nombreux thèmes abordés dans ce livre est la lutte contre les extrêmes, surtout ceux qui poussent à toujours posséder plus, par tous les moyens, sans jamais connaître la satiété. Il semble donc que le lecteur "Morphéus" ci-dessous n'ait pas bien compris les messages véhiculés dans les livres de Franck Herbert ...

Bleizmor - Bretagne - 53 ans - 24 avril 2012


Pas un sommet, mais très bon 8 étoiles

J'ai mis plus de temps à lire ce sixième tome (et cinquième opus) que pour les autres. La raison ? Un peu trop complexe, et surtout, un peu longuet (même s'il n'est pas trop épais, 490 pages en poche). Je me suis un tout petit peu ennuyé, mais ces "Hérétiques", ce sixième tome, est quand même loin d'être négligeable ! A lire avant d'entamer le dernier roman du cycle, sorti juste avant la mort d'Herbert ("La Maison Des Mères") !

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 9 juin 2011


... certainement pas d'extrême droite 8 étoiles

"qui est très très fort à droite, tout prêt de l'extrême..."

Pas d'accord du tout, au contraire quand on lit ses livres, on se rend compte qu'Herbert est avant tout un observateur de la nature humaine. Il critique les absurdités et les dérives de son époque, comme l'a dit Mgoulet25 dans sa critique. Mais je ne vois pas comment on peut voir en Frank Herbert un écrivain avec des idéologies d'extrême droite, surtout quand on a lu l'Empereur-Dieu de Dune (le livre le plus complexe du cycle).
Le cycle de Dune n'invite pas à parler de politiques, mais est axé sur l'humanisme, dans ce qu'il a de plus beau et de plus complexe.

Tuek - - 43 ans - 15 février 2005


Pas d'accord 9 étoiles

Le sens politique de l'oeuvre, les manipulations idéologiques et religieuses y sont évidentes mais je n'y vois pas, perso, une réflexion de l'idéologie de l'auteur..

Je crois qu'il aborde,avec beaucoup de réalisme, ce que l’être humain peut faire en situation de pouvoir et l'abus qui en découle.

Je vois ce bouquin comme une réponse évidente à la glorification de l'ère du 20ième siècle, ses machinations, ses super-puissances, la manipulation des opinions par les croyances crédules de l'humanité, en perte ou en péril, de "guide spirituel"... Herbert est un homme des années 60 à l'américaine... Et il réplique, avec beaucoup d'ironie, à ce qu'il voit autour de lui... Les manigances évidentes des Prêtres de Rakis sont la représentation des ces "preachers" américains qui sont désespérément à la recherche de symboles, de miracles pour sauver leur religion... Quitte à nous replonger dans le moyen-age....

Mgoulet25 - Leysin - 49 ans - 3 janvier 2005


Politique, mais... 6 étoiles

J'ai beaucoup aimé cette saga (pour moi, le premier livre reste le meilleur). Il convient néanmoins de le lire avec précaution: il est, comme le dit Penragon, profondément politique (ce qui n'est pas un mal), mais il transmet aussi l'idéologie politique de l'auteur, qui est très très fort à droite, tout prêt de l'extrême...

Morphéus - Bastogne - 42 ans - 1 mars 2002