Fleurs d'ombre
de Alberto Nessi

critiqué par Sahkti, le 4 août 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Courir après des petits riens
Quel beau récit du tessinois Albeto Nessi ! Publiées sous le titre "Fiori d’ombra" chez Casagrande en 1997, ces Fleurs d’ombre sont constituées de vingt et un récits marqués par la poésie, la douceur et la sensibilité.
Fleurs d’ombre est le titre d’une de ces nouvelles, l’histoire de jeux de lumières dans un studio de banlieue avec les reflets et les ombres de plantes vertes projetés sur un mur, tels des fantômes mystérieux. Des ombres qui apportent de la joie et du plaisir, qui symbolisent une certaine quête du bonheur pour la narratrice, qui profite de ces reflets pour donner un sens à sa vie. Ces ombres sont éphémères, elles dépendent des variations de la lumière. Caractère fragile qui leur donne toute leur force, il faut en profiter tant qu’elles sont là. C’est comme la vie. Il faut la croquer à pleines dents avant qu’elle ne s’échappe.
Un fil conducteur que l’on retrouve tout au long de ce livre empreint d’une douceur et d’une sagesse enrichissantes. Chaque protagoniste noue une relation avec l’éphémère, l’invisible, l’apparence… autant d’éléments auxquels il convient de s’accrocher avant qu’ils ne disparaissent. C’est un repère, un rempart, une bouée de secours.
Emotion à la lecture du récit consacré à une gentille concierge qui vient de perdre son mari et écoute, la nuit venue, allongée silencieusement sur son lit, les arbres du jardin parler entre eux. Qui sait, peut-être les âmes défuntes glisseront-elles un quelconque message aux feuilles bavardes…
Les personnages qui composent ce roman sont des êtres comme vous et moi, chacun avec sa caractéristique bien précise, mais tellement "Monsieur et Madame Tout le monde" qu’ils n’en sont que plus attachants. Le lecteur s’identifie pleinement à ces parcours humains, à cette quête d’amour ou de tendresse, à ce besoin de paix de l’âme et de repos intérieur.