Les Insulés - Exilés politiques en Corse
de Antoine Hatzenberger

critiqué par CC.RIDER, le 2 juillet 2020
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Un peu léger
Contrairement aux insulaires qui sont les habitants d’une île (en l’occurrence la Corse), les insulés sont des personnalités politiques exilées pour diverses raisons de circonstance et selon le bon vouloir du pouvoir en place. En 1953, Habib Bourguiba, leader indépendantiste tunisien, se retrouve en Corse après avoir séjourné en divers lieux du sud et autres îles. De même, mais plus luxueusement, le sultan du Maroc, Sidi Mohammed Ben Youssef, futur roi sous le nom de Mohammed V, séjourna d’abord à Zonza puis à l’Île Rousse. Deux années plus tard, il était envoyé à Madagascar avec toute sa famille et vingt-deux concubines sur les trente que comportait son harem. Ses serviteurs, son mobilier, son trésor, et toutes ses voitures suivirent cet exode organisé. Ces séjours qui coûtèrent une petite fortune au contribuable français semblèrent somme toute agréables aux princes et aux princesses… D’autres figures historiques sont également évoquées, à commencer par Sénèque qui n’apprécia guère sa relégation, en passant par la dernière reine de Madagascar et par Théodore von Neuhoff, éphémère roi de Corse en 1736.
« Les insulés » est un court essai historique (150 pages vite lues) sur le thème fort peu traité de l’exil forcé. L’auteur a trouvé son inspiration dans son histoire familiale, son grand-père, policier et ancien résistant alsacien, ayant fait partie de la garde du roi du Maroc, avait gardé quelques documents. Plusieurs photos personnelles illustrent donc le propos. Policiers et exilés posent souriants et détendus devant l’objectif. Un petit prince espiègle fait même des oreilles d’âne à un de ses gardiens. Cet exil semble apparemment des plus doux et des plus détendus. Le lecteur apprend que l’auteur a fait d’importantes recherches. Malheureusement, cela apparaît assez peu à la lecture. On a même l’impression d’un sujet à peine survolé. On aurait aimé plus de détails sur ces divers exils. On reste un peu sur sa faim. Au total, un intérêt moyen, car on aurait aimé en apprendre un peu plus sur le sujet.