Epaves
de Julien Green

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 1 août 2004
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Amoureux de lui-même et lopette, ça fait beaucoup !
Philippe, lors de sa promenade vespérale, croise un couple dont l’homme, fortement aviné, vocifère tandis que la femme, apercevant en Philippe un possible sauveur, l’appelle à l’aide d’un unique « monsieur ! ». En fait de sauveur, Philippe agit ici comme toujours : il se débine. Il n’en ressentira aucune honte car personne n’a assisté à sa fuite. Cet homme a le chic pour s’en sortir sans avoir à prendre ses responsabilités. Rentier, il passe ses journées à contempler la beauté de ses propres traits, seule préoccupation réelle de ce fat.

Philippe et sa femme, Henriette, vivent avec la sœur de cette dernière, Eliane, amoureuse de Philippe. Dans ce domaine comme dans les autres, c’est la lâcheté qui le guide : l’amour qu’Eliane lui porte ne lui est pas secret et, peu courageux, il fait comme s’il l’ignorait. Comme si ça ne suffisait pas, il sait que sa femme le trompe mais il ne la confronte pas.

Décidément, il sonne creux ce Philippe. Eliane, la belle-sœur, est agaçante avec son amour non avoué. Cette vieille fille réussit à transformer notre compassion initiale en incompréhension. Quant à Henriette, c’est un peu l’électron libre de la famille, celle qui vole impunément vers son amant quelques fois par semaine, celle qui éclate de rire à tout ce que dit son mari, se moquant ouvertement de lui. Que de caricatures ! Je n’ai pas trouvé utile non plus les descriptions à n’en plus finir…