La Nouvelle Vague : Portrait d'une jeunesse
de Antoine de Baecque

critiqué par Veneziano, le 24 mai 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Renouveler le cinéma français
De jeunes critiques cinématographiques décident de renouveler le cinéma à la papa qui semble avoir endormi la création française. Une importance inédite donnée à la jeunesse, à l'admiration de la femme, à un goût immodéré de la liberté vient bousculer les codes et faire grand-bruit, au tournant des années 1950 et 1960, Et Dieu créa la femme, de Roger Vadim avec Brigitte Bardot, faisant figure de proue du mouvement, sur lequel il est beaucoup insisté ici en début d'ouvrage. Cela n'empêche pas un éclectisme des grands noms de cet esprit renouvelé, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, François Truffaut, Agnès Varda ou Claude Chabrol, qui finiront chacun par faire bande à part. Cet éclatement, les critiques touchant à une forme d'anarchisme de droite de ces jeunes réalisateurs, une série d'échecs commerciaux, ont raison de la cohérence de ce courant, chaque tête de fil continuant par la suite sa carrière à sa façon, de manière remarquée au passage.
Ce petit livre énonce de manière pointilliste, par de courts chapitres thématiques, les étapes successives de la courte histoire des quelques années qui constitué la Nouvelle vague. La méthode peut surprendre mais reste cohérente, car elle a surtout incarné un état d'esprit, plus qu'un dogme ou une école à part entière. Bien fait et didactique, cet ouvrage nous fait part du renouvellement d'un art, sous le regard d'une jeunesse éprise de liberté de ton, de rupture avec les codes existants. C'est intéressant et cela fait réfléchir.