La rhubarbe
de René-Victor Pilhes

critiqué par CC.RIDER, le 11 mai 2020
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Bof !
Urbain Gorenfan, 25 ans, est le rejeton bâtard d’une famille aisée, les C. Il a été élevé à Torlu, village de la campagne normande, par sa grand-mère maternelle. Aidé par les informations que lui distille un inconnu, Jean-Louis Graffen-Schtol, il parvient à retrouver la trace de sa demi-sœur Beatrix C. Tous les midis, celle-ci déjeune dans un restaurant de Montparnasse. Peu à peu, Urbain se rapproche d’elle, lui rend de menus services et finalement se présente sous un faux nom, Aubain Minville. Une certaine amitié nait entre eux deux. Et quand Béatrix invite Urbain Gorenfan / Aubain Minville, à profiter de l’absence du père pour passer un week-end dans la maison familiale normande en compagnie de sa mère et de son frère handicapé mental, il accepte. Mais sera-ce pour obtenir reconnaissance de sa bâtardise ou pour détruire de l’intérieur cette cellule familiale qui l’a autrefois rejeté ?
« La rhubarbe » est un roman paru en 1965, gratifié du Prix Médicis, mais qui a plutôt mal vieilli. On y trouve un style verbeux et ampoulé qui ne passe plus de nos jours. Une influence du « nouveau » roman (révolutionnaire à l’époque, complètement ringard aujourd’hui) avec ses longues descriptions d’objets, de décors ou de trucs totalement inutiles. Pilhes consacre par exemple trois pleines pages à raconter la progression d’un hanneton sur le montant d’un lit. Passionnant ! L’intrigue est des plus basiques car ne reposant que sur le thème de la naissance illégitime, l’état de bâtard, qui est également celui de l’auteur. Les personnages semblent un tantinet caricaturaux. L’ensemble diffuse assez nettement l’imprécation gidienne « familles, je vous haïs », avant de s’achever sur une fin décevante vu son côté invraisemblable. La présentation éditoriale parle de trois niveaux de lecture (réaliste, policier et poétique). C’est assez exact pour le poétique voire le fantasmagorique, pour les deux autres, c’est moins évident.