La lente marche du cataclysme
de A.J. Woodwind

critiqué par CC.RIDER, le 1 mai 2020
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Guerre des étoile vs jeu video
Woa, une klelech de la tribu Otokt, découvre un ancien campement abandonné depuis peu dans une forêt profonde. Et non loin d’un foyer presque éteint, une très jeune femme est endormie. Le lendemain, à leur réveil, les deux femmes font connaissance. L’étrangère s’appelle Mai. Elle parle une langue inconnue mais a de grandes dispositions pour très vite assimiler celle de Woa. De plus, elle ne semble pas avoir besoin de boire et mange des cailloux noirs. Sa peau est bizarre. Elle semble comme zébrée et luminescente. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Que fait-elle sur cette planète ? Woa pourra-t-elle la présenter à sa tribu ? Ne risque-t-elle pas d’être rejetée chez les parias si la rencontre ne se passe pas bien ?
« La marche lente du cataclysme » est un roman de science-fiction construit sous la forme de trois volets bien distincts, presque comme trois nouvelles ou novellas avec lieux et personnages différents, mais gardant pour fil rouge la personnalité particulière de l’héroïne May, sorte de superwoman, mi-humaine, mi-androïde, dotée de pouvoirs exceptionnels et d’une longévité hors normes. Dans la première partie, l’action démarre sur les chapeaux de roues. Dans la seconde, elle ralentit fortement. Le lecteur reste avec ses questions : qui est vraiment Mai ? Emissaire ? Ambassadrice ? De qui ? De quoi ? Pourquoi détruit-elle tout sur son passage ? La troisième et dernière partie finit par proposer quelques réponses. Malheureusement l’intrigue repose principalement sur de longs récits de combats, batailles, explosions et autres affrontements de sorte que le lecteur a le sentiment de se retrouver au cœur d’une narration de jeu video. Les tenants et aboutissants de cette histoire sont à peine esquissés, les personnages peu fouillés, la psychologie et toute ampleur géopolitique intergalactiques quasiment absentes, ce qui reste un brin frustrant pour l’amateur de SF friand de chocs des empires et d’épopées intersidérales. Comme on nage un peu dans le brouillard niveau compréhension, l’intérêt du curieux est maintenu tout au long des 625 pages de ce pavé, le style littéraire de qualité de l’auteur y est sans doute également pour quelque chose.