Le serment des Highlands
de John-Erich Nielsen

critiqué par Mimi62, le 18 avril 2020
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Un roman correct mais un héros peu crédible
Le serment des Highlands

Cette fois Archie Sweeney, toujours en compagnie de sa tante, passe quelques jours de vacances dans les Highlands.
La propriétaire de l'hôtel où ils résident demande conseil à Archie car plusieurs de leurs clients ont disparu. La police a classé sans suite chaque enquête car aucun corps n'a été retrouvé et qu'un adulte est libre de disparaître si celui bon lui semble. Cela ennuie l'hôtelier car la rumeur provoque une mauvaise réputation pour l'établissement et la région.
Archie découvre que sept personnes au total sont disparues.
Bien que pas en service et pas dans son secteur, il mène son enquête.

Deuxième volume que je lis dans cette série.(Cf Les démons de l'île de Skye)
La perception est plus positive sans toutefois être enthousiasmante.
L'agrément du cadre écossais est parfaitement présent et l'auteur enrichit son récit d'évocations de traditions purement locales, en donnant une petite explication avec des notes parfaitement appropriées. De plus, pour l'intrigue, il évoque les rivalités de clan, les légendes des landes et des montagnes, nous baignant totalement dans l'univers, le décor, la culture écossais.
La structure même du déroulement tient l'intérêt du lecteur par des rebondissements et des interrogations multiples trouvant difficilement des réponses en raison du caractère fermé des habitants de ces régions.
L'écriture permet une lecture facile.


Le problème réside dans le personnage principale, le fameux Archie.
S'il semble avoir un peu plus de plomb dans la cervelle que dans l'épisode précédent ("Les démons de l'île de Skye"), s'il montre davantage de cohérence dans ses démarches et même dans ses interrogatoires, il a toujours des réactions surprenantes : il enguirlande un témoin hésitant, alors que lui-même est en situation tout à fait illégale. Lorsqu'il va épier le berger le soir pour entrer chez lui, il fait très attention à ne pas faire de bruit mais ne prend plus aucune précaution lorsque le berger s'est éloigné. Face à Mc Kenzie, la première fois, il bafouille, hésite, totalement sans rapport avec sa démarche, il fait une réflexion à haute voix sur l'enquête, devant le témoin lui apportant une information importante.
La fin est un peu surprenante mais cela n'est nullement dérangeant. Un regret toutefois, c'est que l'on ne connaît pas l'origine de l'arme des crimes.
Cela pourrait passer pour des erreurs de script mais reste le plus insupportable de tout : son fameux club de golf. Même dans une situation où sa vie est en jeu, il se préoccupe de cet accessoire. C'est encombrant, sans aucune utilité, sans aucun intérêt. Incompréhensible.

Les réflexions que se fait Archie pourraient être intéressantes. On nous souligne déjà ses cogitations par une écriture en italique. Pourquoi pas ? Par contre, l'écriture et le contenu utilisés ne collent pas. C'est par moment trop littéraire pour être la traduction du cheminement de sa pensée, par d'autres, le contenu est très déstabilisant ou sans intérêt (Je prends mon thé assis ou debout par exemple, j'exagère à peine)

Douze volumes parus, c'est donc qu'il existe un lectorat fidèle. Tant mieux. Lirai-je un autre épisode ? Pour Archie, certainement pas, pour l'attrait de l'Ecosse, peut-être. Cela fait deux fois que j'ai le même ressenti, une forme de déception, d'exaspération. Le roman se tient mais le personnage n'est pas crédible, (pas plus que celui de son supérieur ou de ses collègues, à l'exception du légiste), il est exaspérant par son comportement et l'on est exaspéré que ce comportement gâche les qualité du roman qui, sans cela, se tiendrait honnêtement au milieu des autres de ce type.