La Société du campus
de Allen Côté

critiqué par Libris québécis, le 4 avril 2020
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Étudiants universitaires de Montréal
La Société du campus est le nom du nouveau bar d’une université de Montréal. Il rassemble les étudiants comme l’église rassemblait jadis les fidèles. La messe a été remplacée par des centuries. De quoi s’agit-il ? L’auteur a pris pour acquis que ce mot est passé dans le langage vernaculaire. Ça semble, selon le contexte, être synonyme de soûleries. Peu importe, trois des quatre principaux personnages travaillent dans cette boîte. C’est autant de gagner pour payer leurs études. Le quatrième se farcit des hommes fortunés comme escorte de luxe. Ce tableau ne répond pas à l’image classique des étudiants. Heureusement, Allen Côté n’exploite pas outre mesure cet aspect de leur vie, pas plus que l’implication dans leurs études. Par contre, il insiste sur le dynamisme des héros pour joindre les deux bouts et pour atteindre les buts qu’ils se sont fixés.

Les protagonistes sont plutôt engagés dans une quête de valeurs qui devraient les rendre heureux. Mais auparavant, tous doivent régler des comptes avec le passé, principalement avec leurs principaux ennemis, en l’occurrence les parents. C’est du réchauffé servi avec un petit goût de recette de grand’mère et un soupçon d’épices en vogue. La femme qui donne son enfant en adoption, le déshonneur, la belle-mère exécrable, les frais de scolarité. L’auteur effleure les thèmes qu’il aborde pour consacrer le quart de l’œuvre à la mort de Myrtille, la mère de Myriam et d’Émile. Sans qu'ils ne le sachent, ils sont frère et soeur. Cette filiation sert de fil conducteur pour mener au meilleur des mondes.

L’écriture de ce dernier volet contraste avec celle qui précède. La première manière se montre plus froide au sort des personnages tandis que la deuxième se fait plus sentimentale. Le plus gênant surgit surtout de la narration polyphonique. Les JE s’entrecroisent sans crier gare à l’intérieur d’un même chapitre. Ils ne prennent pas le relais pour donner une mise en perspective, mais continuent tout simplement ce qui apparaît comme une chronique du quotidien.

Même si nous sentons où l’auteur veut nous mener, nous pouvons déplorer qu’il ait accordé une place prépondérante au contexte universitaire pour traiter en fait des relations familiales C’est une mixtion superficielle qui présente une quête d’amour et de valeurs en fréquentant les bars.