Mort à Florence
de Marco Vichi

critiqué par Pucksimberg, le 4 avril 2020
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Une Toscane moins lumineuse que celle que l'on a à l'esprit
En 1966, à Florence, un adolescent de 13 ans disparaît. Son cadavre est retrouvé plus tard. Ce que trouve le médecin légiste a quelque chose de glauque. Il aurait été violé par plusieurs personnes puis assassiné. Le commissaire Bordelli est chargé de l’affaire, mais il piétine et redoute de ne pouvoir mener son enquête à terme. Il a trouvé une facture non loin du lieu du crime qui n’est pas un indice avec certitude, mais qui le dirige vers un personnage nostalgique de Mussolini …

Le capitaine Bordelli est le personnage principal et Marco Vichi, l’auteur, prend le temps de nous laisse entrer dans l’intimité de ce personnage. Le lecteur connaît sa vie amoureuse, son passé avec ses souvenirs traumatiques de la seconde guerre mondiale, sa façon d’agir peu orthodoxe, ainsi que ses préférences culinaires. Il y a même de nombreux chapitres où l’on oublie que l’on lit un roman policier, ce qui pourrait décevoir un grand lecteur de ce genre, ce que je ne suis pas … Par le biais de ce personnage, est évoquée une fange de la population nostalgique du Duce. Ce monde-là a bien existé et existe sans doute encore. On voit comment de façon souterraine certains individus entretiennent ce qu’ils voient comme un mythe. Le commissaire se souvient aussi de certaines scènes de guerre. Le contexte est plutôt bien rendu.

C’est aussi l’année tragique où Florence va être inondée par la crue de l’Arno, ce qui va évidemment complexifier l’enquête du commissaire. Le lecteur perçoit clairement que l’auteur est bien documenté et ajoute de nombreuses indications qui permettent de visualiser cette manifestation dévastatrice.

L’écrivain est aussi nourri par la littérature italienne et certains clins d’œil ou renvois sont les bienvenus dans ce roman et permettent de lui conférer une dimension plus littéraire. C’est Dante et son « Enfer » qui sont souvent le plus souvent convoqués. L’écriture quant à elle reste simple et les chapitres s’enchaînent rapidement. Le lecteur ne s’ennuie pas et passe un bon moment aux côtés de ce commissaire malgré le meurtre sordide et tout ce qui l’entoure. Certaines réactions des personnages manquent parfois de crédibilité et le style ne m’a pas transporté, mais cela reste un bon divertissement.