Parker & Badger, tome 4 : Restons zen !
de Marc Cuadrado

critiqué par Septularisen, le 24 mars 2020
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
DUO DE CHOC!
Parker et Badger? Un grand type un peu benêt, très maladroit et complétement déconnecté de la réalité et son blaireau de frère adoptif... Ahem! Pardon, son chien qui parle de frère adoptif! Plus humain qu’un humain... Et de loin plus intelligent que l’humain avec lequel il vit!

Mais encore? Et bien, nos personnages sont toujours égaux à eux-mêmes! Parker est toujours un adolescent attardé, avec la concentration d'un grille pain, aux idées farfelues, attachant et drôle, fainéant, timide et surtout très maladroit. Il passe son temps à manger des céréales, regarder la télévision ou bien à jouer à la console. Badger est bien sûr son exact opposé! Sage, réfléchi, posé, philosophe, poète à ses heures, il s’occupe de tout à la maison : Les comptes, la cuisine, le nettoyage, le repassage, le linge, la vaisselle, les sols, les carreaux… Et bien sûr, assister son frère en tout, et être toujours là pour le remettre sur le droit chemin…
Comme pour les volumes précédents, la personnalité de nos deux compères transparaît facilement dans la BD. Le vocabulaire qu'ils emploient, leurs vêtements, leurs attitudes et même leurs bêtises aident à les situer. Ils sont comme des vieux amis que l’on se réjouit de retrouver pour passer quelques heures en leurs compagnie!

«Restons zen», voit aussi pour la première fois depuis le début de la série, la véritable «éclosion» des personnages secondaires, j’en veux pour preuve que c’est la première fois que Clarisse, «l’amoureuse» de Parker apparaît sur la couverture!

On se détend, on rit, on sourit, on s’esclaffe, que dire de plus? Si certains gags sont parfois prévisibles, ils ne tombent jamais à plat et sont toujours ciselés par M. Marc CUADRADO. Quant ce n’est pas avec le texte, - behn quoi vous ne connaissez pas la nouvelle tendance inventée par Parker (Pg. 34) celle de la «Pizza dans l’escalier»? (Surtout parce que l’on vient de vous couper l’électricité de votre appart) -, c’est avec le dessin, qui se suffit largement à lui-même pour nous enchanter!

On peut aussi rajouter, dans une lecture plus adulte et plus psychologique de la BD que, si «Parker & Badger» est bien sûr une série «feel good» plutôt innocente, elle n’en est pas moins une critique acerbe de notre société. On y retrouvera donc tour à tour des attaques violentes contre le patronat, contre les méthodes de recrutement inhumaines des grandes multinationales actuelles, contre les propriétaires, contre ces «petits chefs» qui usent et abusent de leur « parcelle de pouvoir», contre le fait que notre jeunesse ne trouve pas de travail et n’a pas de quoi se loger…

P.S. : Rappelons, si nécessaire, que: «PARKER & BADGER» est une BD facile d’accès, basée sur une idée très simple : Celle du couple très mal assorti! Il s’agit d’une BD «grands nez», avec un humour un peu potache qui peut être apprécié à tout âge. Les dessins sont «secondaires», sans prétentions, et collent parfaitement à ce genre de BD. Il n’y a parfois pas de décor, et l’arrière-plan est généralement d’une seule couleur, l’accent étant mis sur le gag en lui-même! Les couleurs sont flashy, vives et joyeuses, elles servent à révéler les personnalités des personnages.