L'Ancien Régime et la Révolution
de Alexis de Tocqueville

critiqué par Veneziano, le 14 mars 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Des changements voulus et apportés par la Révolution
Pour comprendre les apports de la Révolution, il s'avère nécessaire de comprendre les mécanismes de la société de l'Ancien régime et, par voie de conséquence, des desiderata du peuple. Cette volonté de changement n'a pas seulement été religieuse, soit hostile au poids de l'Eglise, comme cela a été cru majoritairement après coup : elle est restée avant tout économique, politique et sociale, fondée sur les inégalités, les difficultés d'existence des plus modestes et l'agacement grandissant face aux privilèges et à une caste de cour qui a fui les campagnes qui les liait pourtant à leurs obligés par des liens féodo-vassaliques. Ces derniers sont mis à mal par une volonté d'égalité, politique et sociale, et de mieux-être. Il est noté aussi la montée en puissance économique de la bourgeoisie qui rêve d'accéder totalement à la classe dirigeante.
Pour dresser ce bilan comparatif de l'avant-après, Tocqueville s'interroge sur les rouages de l'Etat, son fonctionnement administratif et financier, sa centralisation voulue dès l'Ancien régime, un certain aveuglement du pouvoir sur la surdité supposée du peuple qui décide de se réveiller pour lui demander des comptes, des coutumes politiques, administratives et sociales devenues obsolètes et à ce titre remises en cause.

Cet essai historique d'un homme de l'époque permet un regard complémentaire, une volonté de battre en brèche des idées reçues sur les arcanes d'une révolte populaire, que les philosophes ont su impulser par leurs travaux, et la (re)découverte du système étatique français avant ladite Révolution. Il (me) permet de remettre d'aplomb les données nécessaires à la compréhension précise du tournant d'une époque. Ce livre se montre donc très instructif, donc fort utile.