Arsène Guillot
de Prosper Mérimée

critiqué par Veneziano, le 21 février 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Splendeurs et misères de l'amour
Madame de Piennes, jeune et belle femme très pieuse, vient se recueillir à l'église, comme tous les jours. Elle remarque une autre jeune femme, fort maigre et nerveuse, tentant des efforts vestimentaires, qui souhaite déposer un cierge pour un motif semblant relever d'une superstition populaire. Quelques jours plus tard, elle apprend que la pauvre s'est jetée de la fenêtre et entreprend de lui venir en aide, son devoir de charité l'y invitant. Elle mandate le médecin pour s'en occuper. Elle peut se sortir de ses fractures, mais reste très fragile. Il ressort d'un échange avec l'intéressée qu'elle est poussée au désespoir par une condamnation à la "galanterie" par l'homme qu'elle adore. Jean-Max de Salligny, revenant d'Italie, vient saluer la dame-patronnesse qui comprend le lien qu'il détient avec la victime, tout comme le fameux personnage éponyme de la nouvelle, Arsène Guillot, qui aime la jeune femme de façon romantique et qui vient à mourir.
Cette nouvelle déconcerte par la gravité des sujets abordés, la prostitution, indicible à l'époque, et l'amour passionné à rebondissements. Cette oeuvre courte fait oeuvre de psychologie, d'analyse sociologique, d'une volonté de narration haletante et d'une ironie à peine larvée de la pratique religieuse. Il n'est pas dénué de beaux sentiments et fulgurances amoureuses. Beaucoup de choses s'y trouvent donc mêlés ; c'en est marquant.