Vite, ma retraite !
de Myriam Bellecour

critiqué par CHALOT, le 12 janvier 2020
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un premier roman social et tendre
Vite, ma retraite !
Roman de Myriam Bellecourt
142 pages
Gaïa Editions
mars 2017


Des hommes et des femmes donnent tout pour leur travail, ils ne comptent pas leurs heures et agissent parfois comme des êtres quelque peu robotisés ou presque.
Marie, avocate de 43 ans fait partie de cette famille des possédés du boulot jusqu'au jour où, à la limite du « burn out », elle décide de prendre sa retraite.....
« Vite, ma retraite » est le titre plein de ce roman car de fait Marie veut surtout changer de vie pendant un mois pour souffler et réfléchir à sa vie et à son avenir.... et non prendre sa retraite définitive !
Elle décide de prendre une chambre dans une maison de retraite.
La directrice de ce « centre » étonnée commence à mettre des freins à cette inscription bizarre d'une femme jeune mais on ne ne refuse rien à une avocate qui commence à évoquer la discrimination dont elle serait la victime....
Marie coupe les ponts avec son cabinet, donne ses instructions à son adjoint et emménage.
Très vite elle s'adapte à cet univers où elle côtoie des résidentes ayant toutes au moins 35 ans de plus qu'elle....
« J'ai beau être en compagnie de personnes qui ont plus du double de mon âge, je m'amuse davantage qu'à n'importe quelle soirée à laquelle j'ai participé ces dernières années. »
Il est vrai qu'elle se laisse aller, elle est nature, humaine et prend son temps.
Si cette histoire est joyeuse, tendre et ironique, elle aborde une question sérieuse et importante :
pourquoi laisser entre elles des personnes âgées en lieu clos ?
L'inter-génération dont on nous rebat les oreilles quand ce n'est qu'un vœu pieux pourrait être mis en vie.
Marie s'adapte bien ici et nous fait découvrir des femmes et des hommes bien vivants, qui n'ont perdu ni leur charme, ni leur envie de plaire.
Qui pourrait ne pas trouver naturel et charmant que des octogénaires se mettent en couple et décident de vivre ensemble ?
La vie ne s'arrête qu'au dernier souffle.

Jean-François Chalot