Le métier de bourreau - du moyen âge à aujourd"hui
de Jacques Delarue

critiqué par Leura, le 28 février 2001
(-- - 73 ans)


La note:  étoiles
Un regard d'historien
La peine de mort est un châtiment archaïque, dont l'auteur s'attache à nous faire l'historique de l'antiquité à nos jours.
Le point de vue d'un historien est passionnant, car il permet de replacer la peine de mort dans le contexte socio-culturel de notre époque, à travers celles qui l'ont précédée.
Savez-vous qu'au Moyen âge, le bourreau était si mal considéré que tout objet qu'il touchait était considéré comme impropre à la consommation ? Il faisait son marché en touchant les légumes ou les biens de consommation qu'il désirait. Aucun marchand n'acceptait d'argent venant de lui.
En France, des dynasties de bourreaux ont vu le jour, et se sont perpétuées jusqu'à nos jours, avant l'abolition de la peine de mort. Ils étaient des parias de la société, se mariaient entre eux, et faisaient des enfants qui n'avaient pas d'autre ressource que d'embrasser la profession de leurs parents. À la révolution, les bourreaux qui exécutaient pour les rois ont continué sans état d'âme leur sinistre travail pour la république, et ont guillotiné à tour de bras les aristocrates au moment de la terreur. Pour continuer à exécuter les manants dès l'avènement de Napoléon puis au retour de la royauté.
Ils représentent la seule catégorie professionnelle à n'avoir jamais été inquiétée lors des multiples changements de régime survenus dans l'histoire européenne.
À la lumière du passé, l'auteur s'emploie à démontrer que la peine de mort est barbare et complètement dépassée à l'heure actuelle. Son approche est originale par rapport à celle des philosophes, des juristes et des moralistes. Mais, ajoute-t-il, les gens ont le droit d'être protégés par la société qui doit mettre à l'écart les personnages dangereux, même si cela doit s'accompagner de peines incompressibles.