Briser en nous la mer gelée
de Erik Orsenna

critiqué par Veneziano, le 7 janvier 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La géographie pour sauver un couple
Gérard écrit une lettre de remerciement à la juge aux affaires familiales et à sa greffière pour leur écoute. Célibataire impénitent, multipliant les déceptions amoureuses, il entre en contact avec Suzanne, par un couple d'amis communs. Lui est spécialiste des rivières et écluses, elle des chauves-souris, étant chercheuse au CNRS. Leur relation chaotique paraît touchante, mais leurs différences ont raison de leur couple. Après un mariage vite conclu, le divorce suit la même diligence, la grande froideur suivant à l'émotion touchante. Après une longue déprime, Gérard décide de sauver sa santé mentale par sa passion, la géographie, plus précisément par la découverte d'une terre glacée, l'Alaska, faisant état de son périple à son ancien et récent amour. Cette nouvelle exploration la séduira-t-elle de nouveau ?

Ce roman relativement improbable ne manque pas de poésie ni d'une fantaisie qui font du bien. L'auteur sait faire passer sa narration de la lourdeur de l'accablement à la légèreté et inversement. Il s'avère rafraichissant, dans tous les sens du terme.
Quand se rencontrent deux vieux routiers de l'existence 7 étoiles

Roman léger autour de la construction d’un couple dont les protagonistes « en ont vu d’autres » ! Les amants qui se racontent savent la fragilité de l’existence mais surtout celle des unions forgées sur le tard. Ils s’observent, se prennent, se déprennent, se reprennent et s’analysent avec une rare lucidité. Fidèle à lui-même, Erik Orsenna emballe avec humour et fraîcheur ce thème de la constance dans l’infidélité … autrement dit, de l’hésitation à se fixer.
Quatre cent cinquante pages plus tard, le temps qui s’effiloche va-t-il avoir raison de cet improbable tandem qui niche ici et là et nulle part ? Si le troisième tiers de l’ouvrage a mis ma patience à l’épreuve, m’obligeant à une lecture diagonale, l’opus dans son ensemble demeure savoureux à lire, particulièrement en vacances …

Ori - Kraainem - 88 ans - 17 juillet 2020