La punition qu'elle mérite
de Elizabeth George

critiqué par Darius, le 30 décembre 2019
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
La reine Elizabeth
Ian Druitt, diacre et homme de Dieu, est accusé de pédophilie et retrouvé « suicidé » pendant sa garde à vue. Scotland Yard, en la personne de la commissaire Isabelle Ardery et de l’inspectrice Barbara Havers, sont chargées de mener l’enquête pour détecter s’il y a eu faute ou non de la part de la police locale lors de son arrestation. Vu les restrictions budgétaires, la police locale se résume à un îlotier, Gaz Ruddock.

Malheureusement, la commissaire Ardery a un gros problème d’alcool ainsi que des soucis familiaux. Elle ne voit plus ses deux enfants, confiés à la garde de leur père qui a refait sa vie avec Sandra que les jumeaux appellent « maman ».
L’enquête tourne court et la commissaire a hâte de rentrer à Londres, ce qui ne fait pas l’affaire de l’inspectrice Havers qui voudrait poursuivre le travail. Finalement, elle obtient gain de cause car le père du suicidé ainsi qu’un politicien s’en mêlent. L’enquête se poursuivra donc avec son collège Thomas Lynley, dépêché sur place. Ils forment une bonne équipe, et cette seconde partie du roman est bien plus intéressante que la première.

Cette petite ville locale compte une importante communauté d’étudiants qui font régulièrement la fête, boivent, se droguent et couchent tant et plus. L’ilotier est régulièrement appelé pour ramener à la maison les étudiants trop bourrés. Parmi eux, il y a Brutus, Dee, Finn, Missa et bien d’autres. Mais que se passe-t-il lors de ces retours ? Pourquoi le suicidé a-t-il autant d’appels avec une étudiante dénommée Missa ? Pourquoi a-t-elle décidé d’arrêter ses études alors qu’elle était brillante ? Que cache le dénommé Finn Freeman, fils de la représentante de l’ordre Clover Freeman ? Quelles sont les relations secrètes entre cette Clover Freeman, représentante de l’ordre et Gaz Ruddock, l’ilotier ? Pourquoi se téléphonent-ils et se voient ils aussi souvent ?

L’enquête est bien ficelée, mais elle aurait pu être plus courte. On tourne beaucoup en rond, on interroge, puis on réinterroge.

Ce qui m’a le plus dérangée, c’est le vocabulaire injurieux, notamment de la part des enquêteurs de Scotland Yard. L’auteur utilise également un vocabulaire spécial qui me choque parfois :
« Barbara était en train de s’octroyer une pause cibiche. Après avoir biberonné hâtivement la fin de sa clope, elle se creusa les méninges pour retrouver le nom de cette pécore ».
L’alcoolisme de la commissaire Isabelle Ardery me pose aussi un problème. « Le tremblement de ses mains ne cessait que lorsqu’elle avait ingéré sa dose de vodka ». Personnellement, je vois mal comment une commissaire de police peut enquêter avec compétence après avoir ingurgité à jeun une à deux petites bouteilles de vodka de grand matin.

Mis à part l’inspecteur Thomas Lynley qui garde sa dignité, tous les autres sont habités par le vice.

J’ai détesté tous les personnages du livre, hormis peut-être l’inspectrice Barbara Havers qui se contente uniquement d’être sapée comme l’as de pique et d’avoir un vocabulaire de charretier.
Je ne vois pas ce que ces manières décadentes de vivre et de s’exprimer apportent à l’histoire, mais bon, cela fait sans doute vendre, Elizabeth George étant appelée « la reine Elizabeth », n’ayant jamais été détrônée jusqu’à présent…