Ne le dites pas aux grands
de Alison Lurie

critiqué par Sahkti, le 12 juillet 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Littérature enfantine subversive
Les textes de l’enfance ne sont pas toujours ceux que recommandent les adultes, mais si certains contes ont autant de succès chez les plus jeunes, c’est aussi parce qu’ils dressent un portrait féroce du monde des grands. Tous, un jour ou l’autre, nous avons appartenu à la famille enfantine et avons découvert ces récits magiques ou terrifiants.
Parmi les livres pour enfants, il y a ceux dans lesquels les adultes enseignent ce qu’il est bon de savoir (histoire, géographie, religion, etc.) et puis ceux qui, sous formes de contes et d’histoires, enseignent la bonne morale. Une morale et un scénario la plupart du temps identiques : un être démuni, faible ou en danger trouve réconfort auprès d’un ami ou d’un plus grand que lui. Enfin existent des livres quelque peu révolutionnaires pour les gosses, ceux dans lesquels le héros fugue ou fait de grosses bêtises, joue à cache-cache avec les adultes et leur joue des tours de pendu. Des livres parfois considérés comme subversifs. Alison Lurie livre un essai étonnant et détonnant sur la littérature enfantine qu’elle qualifie de sacrée, à savoir ces récits pas toujours empreints de bonne morale, loin de là, et dont les enfants raffolent.
Les exemples cités confortent ses propos au sujet de la littérature enfantine subversive, des contes horrifiques, des malheurs ou des récits fantastiques. Un beau panorama des auteurs et titres pour enfants et adolescents, une bibliographie à explorer et au final, une drôle de sensation : je ne regarde plus Tom Sawyer ou Alice comme avant.