Largo Winch - tome 22 - Les voiles écarlates
de Éric Giacometti (Scénario), Philippe Francq (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 23 décembre 2019
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LARGO WINCH? LA CONTINUITÉ DANS LE CLASSICISME!
Ce 22ème volume des aventures de notre milliardaire en blue jeans reprend exactement là où on l’avait laissé à la fin du volume précédent: Largo Winch et la tradeuse Mary Stricker sont toujours enfermés au cœur de «Jonas», le super-ordinateur Jonas, responsable des opérations qui plongèrent la bourse de Chicago dans un flash crash retentissant!

Pire que tout, les dix parts représentant la totalité du capital du Groupe W, ont été volées lors de leur transfert. Ceux qui détiennent ces titres, qui représentent 50 milliards de dollars, fixent rendez-vous à Largo, le lendemain à Saint-Pétersbourg en Russie. Tandis qu’au Etats-Unis, le FBI et les agents de la SEC ont investi l’immeuble où siège le Groupe Winch afin d'enquêter sur le krach et d’arrêter Largo.

Celui-ci doit tout d’abord cacher en lieu sûr Mary Stricker qui est toujours considérée - en l'absence de preuves , comme la responsable du crash boursier qui vient d’avoir lieu…
Largo s’envole pour Saint-Pétersbourg…

Grand fan de la série «Largo Winch» depuis le début en 1978, j'attendais donc avec impatience ce tome 22, le premier qui voit Eric GIACOMETTI seul au scénario, et donc aux rênes de l’histoire. Le résultat est pour moi plus que mitigé ! On renoue avec le thème (déjà très usé pourtant…), du grand complot international contre le groupe W. Mais on dirait un (mauvais) pastiche des premiers albums de la série ! On va même jusqu’à nous resservir le traître membre du Bilboard du Groupe W! (Non, n’insistez pas je ne vous dirai pas qui c’est…), qui bien entendu comme tous les autres qui ont auparavant trahi la confiance de Largo Winch va faire une très mauvaise fin… A ce rythme-là il ne va plus en rester beaucoup du Board original!

Il est dommage aussi que les excellents personnages secondaires (pourtant tous créés par M. jean Van HAMME), ne soient plus que des faire valoir du personnage de Largo. On ne les voit que dans quelques cases, et dans des rôles qui ne leurs conviennent pas et ne correspondent pas à leur caractère d’origine. Même chose pour Largo d’ailleurs, qui se mue ici en monstre assoiffé de vengeance, impitoyable et qui n’hésite pas une seconde à tuer (ou à laisser tuer…) de sang-froid tous ceux qui se mettent sur sa route, même ceux pour qui le seul crime est d’être au mauvais moment au mauvais endroit et même s’ils sont désarmés ! Les méchants, eux, ne sont que des caricatures grossières et absolument pas crédibles ! Pg. 43 p.ex. l’instigateur de tout le complot se fait surprendre en train de jouer à la Play Station ?. Pg. 42 Natalia Sabatchalya est une tueuse professionnelle, mais elle se fait surprendre en train de bronzer en bikini sur le pont d’un yacht?
Notons aussi de nombreuses erreurs et incohérences dans le scénario. P. ex. Pg 41 comment Simon a-t-il deviné les tenants et aboutissants du complot, si même Largo ne les a pas trouvés? Pg 22/23 si Largo et Naieva Ksenia tombent à l’eau avec leur voiture (heureusement amphibie), du pont Bolscheochtinski à Saint-Pétersbourg et décident de traverser la Neva, comment les «méchants», qui pourtant doivent traverser le fleuve à partir d’un autre pont, arrivent plus vite qu’eux de l’autre côté? Alors que le pont le plus proche est à deux kilomètres? Et comment savent-il d’avance où vont débarquer Largo et Naieva sur l’autre rive? …
N’en jetez plus on n'y croit plus une seule seconde!

Heureusement le dessin de M. Philippe FRANCQ est toujours aussi parfait! Toujours aussi impeccable et bien réussi. Voir les dessins du métro de St. Petersbourg (Pg. 13) ou les fonds marins des caraïbes (Pg, 42) on s’y croirait! Il rattrape ainsi (un peu…) les lacunes du scénario pas du tout à la hauteur de la série. Trop confus, avec trop de retournements dans l’histoire, trop d’invraisemblances, trop de complivations, trop de violence, trop de morts gratuites!...
Un «Largo Winch» très classique à l'arrivée! Trop sans doute? En tous cas beaucoup trop pour me convaincre que ceci est une bonne BD!