J'ai dû chevaucher la tempête. Les tribulations d'un bipolaire
de Yann Layma

critiqué par CHALOT, le 22 décembre 2019
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un diagnostic et une vie
« J'ai dû chevaucher
La tempête - Les tribulations d'un bipolaire
livre de Yann Layma
Editions La Martinière
284 pages
septembre 2012


La maladie du bipolaire est encore peu connue , même si aujourd'hui des traitements efficaces permettent aux malades suivis de pouvoir vivre en espaçant ou en « contrôlant » les « sommets d'euphorie » et les gouffres de « léthargie ».
Il y aurait des centaines de milliers de bipolaires, voire un million en France.
Certains sont soignés et disposent d'un double accompagnement, médical et familial, d'autres souffrent énormément en ignorant leur situation exacte.
Il y a encore beaucoup à faire .
Ce livre que je viens de découvrir est écrit par Yann Layma qui est un grand photographe et notamment une référence en ce qui concerne la connaissance de la Chine.
Il raconte comment il a découvert sa maladie et revient dans son récit sur ses crises graves, qu'il s'agisse de projets délirants ou de moments de relâchements complets quand il dormait dans sa baignoire sans se lever... ou presque.
Seule une observation lente de plusieurs années, en l'absence d'une phase maniaque franche peut permettre de diagnostiquer cette maladie.
«La bipolarité « est une maladie grave », si grave qu'elle peut être considérée comme l'une des dix plus graves pathologies dans le monde. »
L'auteur raconte son itinéraire, ses crises, ses inquiétudes, ses désespoirs et ses phases de grande créativité avec ses « avantages » tout relatifs et ses risques.
Beaucoup de malades bipolaires ont des talents réels, parfois cachés dans la photographie, la peinture, la musique et même la littérature....
Des géants de la culture ont été certainement bipolaires...
Quand on en rencontre et qu'on les fréquente, on s'aperçoit qu'ils sont des personnes extraordinaires dans leur domaine et apportent beaucoup à l'humanité.
Mais comme l'explique l'auteur, il est indispensable que le malade connaisse bien sa maladie « maniaco-dépressive »afin qu'il « l'apprivoise » et apprenne à vivre avec et à suivre le traitement .
Jean-François Chalot