Love Song
de Philippe Djian

critiqué par Sundernono, le 20 décembre 2019
(Nice - 40 ans)


La note:  étoiles
Love is a losing game
Daniel est un musicien accompli. À cinquante ans et quelques, sa carrière est faite, il est l’auteur de plusieurs gros succès, de plus d'une dizaine d’albums, et tourne dans le monde entier. Le public et la critique l’adorent, on le reconnaît dans la rue et le désordre de sa vie conjugale avec Rachel fait parfois la une de la presse people.
Mais ces derniers temps, l’industrie du disque a changé sans qu’il s’en aperçoive. Et, quand il remet à sa maison de disques ses nouveaux morceaux, le verdict tombe : pas assez commercial.
Renvoyé en studio, il doit d’urgence trouver l’inspiration, quand sa femme, qui l’avait quitté depuis huit mois, choisit justement ce moment pour revenir…

Voilà pour le synoptique assez complet fourni par la maison d'édition.

Vu cette présentation et l'image d'écrivain rock de P. Djian, on est en droit de penser avoir affaire à un roman sur la musique, un roman borderline, presque grunge. Du moins est-ce ce que je pensais.
Il est vrai que le milieu musical prend une part importante dans ce roman mais là ne se situe pas l'essentiel. A vrai dire, comme bien souvent avec cet auteur que j'apprécie, il est avant tout question d'amour et surtout de désir.
Love Song transpire le désir charnel, celui éprouvé par Daniel pour sa femme, une femme qu'il a malgré tout trompée, mais une femme qui lui fera payer cher cette trahison. Les mots de Djian pour décrire cette passion dévorante sont particulièrement bien choisis. Ça sent le vécu !
L'écriture et le style Djian sont toujours de la partie. Le livre se lit facilement et les pages défilent à grande vitesse. Il est vrai que souvent cet écrivain écrit sur de sujets similaires où en fait l'histoire n'est qu'un prétexte pour parler des relations humaines. Mais qu'importe tant que le plaisir de le lire est là.
Love Song n'est clairement pas le meilleur de ses romans mais il vaut tout de même le coût d'être découvert, d'être lu. Ceux qui apprécient cet auteur ne seront pas déçus. La petite musique si propre à P. Djian se ressent toujours. Pour ma part elle a fait mouche.

Pas le meilleur des Djian, mais un bon roman tout de même.