La fille aux orages
de Jean Anglade

critiqué par Bernard2, le 12 juillet 2004
(DAX - 75 ans)


La note:  étoiles
Du vrai bonheur
Raoul est en mer 9 mois sur 12. Ce livre est une longue confidence à sa femme Béatrice. Il se raconte, il la raconte, d'après ce qu'il sait d'elle, de son enfance. Il raconte leur vie...
C'est tendre, émouvant, drôle, naïf, subtil. Un vrai moment de bonheur. Je vous souhaite autant de plaisir que j'en ai eu au fil de ces pages. Je vous les laisse découvrir sans rien ajouter, ne voulant pas vous priver du charme de la découverte.
Une précision toutefois : il faut bien sûr aimer Jean ANGLADE, et son style très personnel.
Un joli roman de terroir 9 étoiles

Raoul Mercier, mécanicien auvergnat de la marine marchande (si si, ça existe !), est tout heureux de rentrer chez lui à Riom après une longue mission dans le Pacifique. Il compte bien retrouver sa femme Béatrice, métisse franco-vietnamienne, et sa belle-fille Jeannette. Mais dans l'appartement vide, il ne trouve qu'une lettre de Béatrice lui disant qu'elle le quitte car elle ne supporte plus les longs mois de séparation et qu'il ne faut pas chercher à la retrouver. Ainsi Raoul se retrouve-t-il victime d'une vocation déjà incomprise par sa famille et surtout par son père, Auguste, qui exerce la double profession de facteur et d'agriculteur et qui espérait bien lui transmettre une exploitation qui était restée dans la famille depuis la nuit des temps.
Un joli roman de terroir surtout en raison du cadre campagnard et provincial où évoluent les personnages, mais aussi un beau roman d'amour et d'aventures. Donc roman attrayant à plus d'un titre. Le lecteur apprendra beaucoup de choses sur le monde de la marine marchande et sur ses certaines escales exotiques avec leurs étranges traditions comme l'anthropophagie en Nouvelle Calédonie. Le personnage de Béatrice, cette « fille aux orages », tiraillée entre deux cultures, ballottée par les évènements politiques et militaires (Dien Bien Phu, perte de l'Indochine, rapatriement vers la métropole des enfants mixtes par le régime Diem etc...) et finalement un peu caractérielle, « un peu catholique, un peu bouddhiste, un peu mécréante », « un peu droite, un peu tordue », mais surtout « très folle avoine » pour finir tout autre est particulièrement attachant tout comme celui de Raoul, le marin au grand coeur et à l'immense générosité, véritable havre de paix pour elle. Un histoire touchante, pleine de bons sentiments et qui finit bien. De quoi garder confiance dans la bonté du genre humain.

CC.RIDER - - 66 ans - 16 juin 2012