Dévorer le ciel
de Paolo Giordano

critiqué par Pacmann, le 3 septembre 2020
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Histoire bucolique et amour vache
Trois garçons qui plongent nus la nuit dans la piscine de la villa de la grand-mère de Teresa, où elle passe ses vacances tous les mois d’août avec son père. La jeune turinoise de 14 ans qui les découvre de la fenêtre de sa chambre, les observe fascinée, suit leur fuite après que le père les pourchasse. C’est là que naît le commencement du désir, l’attirance pour la transgression, et une suite de drames qui s'étaleront sur vingt années.

Le passage de l'adolescence à l'âge adulte parsemé de rêves, de convictions, de rencontres et de désillusions douloureuses est décrit par l’auteur avec une élégance et un style qui donne envie de suivre l’évolution des personnages. Les épisodes de solitude alternent avec ceux qui font se rencontrer les passions des uns avec ou pour les autres.

Avec un décor bucolique des champs d’oliviers des Pouilles, l'écriture de Paolo Giordano possède la fougue nécessaire pour donner envie de suivre les personnages. Teresa, personnage central est entouré de Tommaso, Nicola et surtout Bern, qui à défaut d’être de sang, se considèrent comme des frères.

Autour d’une forme de critique de l’écologie extrême, la construction du récit est parfois un peu complexe, avec des retours en arrière. Mais au fur et à mesure des péripéties, ce roman inégal se perd dans des détours. On peut donc parfaitement comprendre une forme d’agacement par un récit qui ne tient pas sur la longueur et ne confirme pas tout à fait les promesses du premier roman primé de l’auteur. Ainsi, si les 50 premières pages sont absolument formidables, la suite s’étiole progressivement pour devenir de plus en plus pénible à la lecture et se perdre dans une histoire qui devient pathétique. L’épilogue sauve légèrement la mise.