Georges Garvarentz et la musique de film
de Daniel Bastié

critiqué par Neige, le 17 novembre 2019
( - 34 ans)


La note:  étoiles
Daniel Bastié - Georges Garvarentz et la musique de film
Le style de Georges Garvarentz est la somme de ses inspirations. Toutes les formes d'art l'ont inspiré. Avec le temps, il a créé son propre répertoire fait de références. Il était un véritable touche-à-tout, servi par une palette d’émotions qui vont du plus classique à la pop, sans oublier le jazz. Quand il travaillait avec un metteur en scène, il a du faire preuve d’une grande culture artistique pour répondre aux attentes. Les réalisateurs aimaient travailler avec des gens qui soient à leur hauteur. Il a toujours montré qu’il était prêt à partager la lourde tâche avec eux et de porter sur ses épaules tout un film. Et c'est à
partir de là que s’installe une confiance indispensable. Véritable caméléon, il savait être le dernier maillon d’une chaîne, celui qui pouvait apporter des
émotions lorsque le film était un peu trop sec, emporter l’action plus loin que les images et sublimer les sentiments. La mélodie a été pour lui le socle de son art. Il aimait les motifs musicaux et adorait les combiner. Du film indépendant aux grosses productions, il a offert le meilleur de lui-même pour répondre aux demandes venues de toutes parts. Un excellent compositeur dont il reste les 45 et 33 tours. Beau livre (pas très cher en commerce) qui revient sur son travail pour le grand et le petit écran, en évitant les termes techniques pontifiants. Une excellente manière de se familiariser avec sa filmographie et de découvrir la place de la partition dans chaque film ou série.
Georges Garvarentz et la musique de film 7 étoiles

Pour ma part, je possède une grande partie des disques de Garvarentz, dont quelques-uns sont devenus des collectors. Plus qu'une biographie, ce livre apporte des clefs pour saisir l'oeuvre d'un musicien un peu oublié et son rapport avec les réalisateurs qui ont fait appel à lui. Il s'agit enfin d'un ouvrage qui revient sur un certain âge d'or du cinéma français avec des vedettes telles que Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Gabin, Fernandel, Michèle Mercier, Daniel Gélin et beaucoup d'autres. Gros bonus : le prix. A peine plus cher qu'un livre de poche. Attention, il s'agit d'un livre de vulgarisation, sans digressions techniques et sans phrases incompréhensibles pour le profane.

Alloa - - 28 ans - 11 octobre 2020


Daniel Bastié : Georges Garvarentz et la musique de film 10 étoiles

Il existe peu de littérature à propos du compositeur Georges Garvarentz, musicien hyper doué qui a mis son inspiration au service de la variété avant de se lancer dans la musique de film et devenir le témoin privilégié d’une époque, reflet des modes et des créateurs qui s’y sont produits avec talent. « Les plaisirs démodés », « Retiens la nuit », « Daniela », « La plus belle pour aller danser » … voilà le sommet de l’iceberg ! A la recherche d’un compositeur, le réalisateur Denys de La Patellière s’est laissé convaincre par l’un de ses acteurs principaux (Charles Aznavour) d’engager Georges Garvarentz pour musicaliser « Un taxi pour Tobrouk » (1960). Comme le score serait orchestré et dirigé par Paul Mauriat, qui pourrait éventuellement redresser l’une ou l’autre chose qui n’irait pas, il a fini par capituler. Au pire, il ferait écrire en dernière minute une nouvelle partition par un musicien maison ou demanderait à ce dernier quelques raccords destinés à resserrer la bande originale.Pour l’artiste à peine âgé de trente ans, le tapis rouge a pris une allure de success story, encouragée par des louanges venues de toutes parts. Il s’est désormais aussi bien impliqué pour ses amis du show-business que pour les patrons des studios cinématographiques.Il s’agit ici du premier livre consacré au compositeur.Daniel Bastié n’a pas souhaité tracer une bibliographie de Georges Garvarentz, mais une nomenclature de son travail pour l’écran, sorte de catalogue chronologique qui analyse les films qui se sont succédé autant que les disques (45 et 33 tours) apparus dans les bacs des disquaires. En amont, l’objectif est clair : ne pas oublier un compositeur majeur du septième art et un peu éclipsé par certains de ses collègues.Daniel Bastié a longtemps travaillé dans la presse écrite avant de se lancer dans la rédaction de fictions (Med comme Mehdi, Le viol, Rue Vogler, Prof story, Un bonheur fragile, etc.) et d’essais sur le cinéma (Les mondes cannibales du cinéma italien, Jess Franco : l’homme aux deux cents films, Jean Rollin et ses vampires cinématographiques, Philippe Sarde : des notes pour l’écran, etc.), tout en se consacrant à l’enseignement.

Editionsménadès - - 61 ans - 17 novembre 2019