Prisonnière de l'île glacée de Trofimovsk : Mémoires d'une déportée dans les camps sibériens
de Dalia Grinkevičiūtė

critiqué par Monocle, le 31 octobre 2019
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Poignant
Ils furent plus de 14.000 les lituaniens qui furent déportés en 1941 par la police de Staline sur une île au delà du cercle polaire. Ils furent pratiquement livrés à eux-mêmes et pour la plupart moururent de froid, de faim ou de maladie. Des conditions inhumaines, des êtres réduits à vivre dans des souffrances physiques et morales atroces.
Ce livre est écrit en deux temps : d'abord le manuscrit original (1949-1950) puis un texte réécrit par l'auteure plus de 25 ans plus tard.
Dalia Grinkeviciuté raconte sa propre histoire, son enfer.
Entre 1947 et 1948 les déportés survivants se sont ensuite déplacés par petits groupes sur le delta de la Léna pour rejoindre le "monde". Le système politique communiste leur permet de s'intégrer dans le système avec une parcimonie très particulière. Le parti ne peut admettre qu'on puisse parler de quelconque déportation, l'histoire doit oublier ce qui officiellement ne s'est jamais passé. L'auteure racontera son parcours, ses études de médecine, sa vie praticienne dans une région reculée, les tracasserie politiques dont elle fut l'objet.
Ce texte douloureux est un témoignage poignant. Pas toujours facile à lire mais il s'agit d'un récit important, un souvenir poignant.