Le Sentier de la Guerre - Tome 01: Fort Buford
de Marc Bourgne (Scénario), Didier Pagot (Dessin)

critiqué par Shelton, le 16 octobre 2019
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
A la découverte des Sioux...
Après avoir suivi avec beaucoup de plaisir le scénariste – il est aussi dessinateur dans d’autres séries – Marc Bourgne dans la série Les pirates de Barataria, dessin de Franck Bonnet, c’est avec envie et curiosité que je me suis lancé dans la série Le sentier de la guerre, dessin de Didier Pagot. On peut noter que Marc Bourgne, en scénariste comme en dessinateur, aime tout particulièrement naviguer dans le continent Nord Américain… Il avait commencé, si mes souvenirs sont bons par une magnifique série en Alaska, Être libre. Mais cette fois, nous allons descendre un peu vers d’autres grandes étendues…

Diane Myers est une artiste peintre et elle est née aux États-Unis, sur la côte Est… On la découvre en juillet 1868 quand elle débarque à Fort Rice… On est en pleine Conquête de l’Ouest, en guerre avec les Sioux, au moment où on va tenter de trouver un chemin de paix – entendre par là que les Blancs vont essayer de parquer les Indiens pour avoir les mains libres dans l’exploitation des grandes étendues naturelles des États-Unis – et, donc, ce n’est pas la place d’une femme, encore moins d’une artiste !

Sa place est d’autant plus saugrenue qu’elle est là contre l’avis de son père, contre ses idées aussi. Son père serait presque un adepte de la disparition totale des Indiens tandis que la jeune Diane est touchée par ce peuple qu’elle ne connaît pas encore… Elle est porteuse de bonnes intentions mais va maintenant se confronter aux réalités, du moins si on la laisse s’approcher de ces fameux Indiens…

Alors, soyons clairs, honnêtes et objectifs, nous sommes bien, avant tout, dans un Western, une grande aventure comme nous en avons déjà eue, en particulier au cinéma et dans la bande dessinée. Pensez un peu, il y a 60 ans naissait le journal Pilote, Mâtin quel journal !, et c’est en 1963 qu’apparaissait dans ses pages le fameux lieutenant Blueberry ! On a un peu le sentiment que Marc Bourgne chausse discrètement les chaussons de Jean-Michel Charlier, scénariste de Blueberry, tandis que Didier Pagot emprunte la trousse de Jean Giraud, le dessinateur mythique de la série…

Bon, attention, ce n’est quand même pas la même chose car Diane est peintre tandis que Blueberry, au départ, est un militaire… Mais, quand on arrive dans le camp de Fort Rice, on a sans aucun doute, une petite odeur et saveur des ambiances de Blueberry…

Pour le reste, on se laisse porter, Diane va réussir à aller au contact des Indiens, va s’y faire quelques amis et même un peu plus, elle va découvrir la violence des uns et des autres, assister à de grands moments historiques et décisifs puis finira par être écartelée – au sens figuré, je vous rassure – entre deux peuples, deux sociétés, deux façons de concevoir le monde, la vie, les autres…

Les deux premiers tomes – on attend avec impatience la suite – sont très réussis et j’ai été séduit par les personnages qui sont globalement tous crédibles, logiques à défaut d’être tous sympathiques. On les voit, ces personnages, se débattre dans des conditions très difficiles et on mesure la violence de cette période dont finalement les conséquences n’ont pas encore entièrement disparu… On s’interroge sur ce qu’il aurait peut-être fallu faire mais avouons qu’à partir du moment où il avait été décidé de conquérir ces grandes plaines naturelles tout était dit et cela ne pouvait que se terminer dans le sang… Celui des bisons, celui des hommes, aussi…


J’ai beaucoup aimé et c'est une lecture que l'on peut commencer durant l’adolescence, qui peut toucher de nombreux adultes (et pas seulement des hommes !)…


Bonne lecture à tous !