Tango - tome 3 - À l'ombre du Panama
de Matz (Scénario), Philippe Xavier (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 14 octobre 2019
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
Le monde est petit et très mauvais
Au début de cette troisième aventure de nos deux compères John Tango et Mario, nous les retrouvons tous les deux, sur leur voilier, toujours en vadrouille aux Antilles.

Lors d’une escale pour se ravitailler à Curaçao, ils font la connaissance d’un français, qui se dit homme d’affaires et prétend s’appeler Charles Muller. Peu de temps après en retournant sur leur bateau, ils croisent deux sbires à l’air très menaçant, qui ont l’air de chercher quelqu’un. Ils décident d’appareiller au plus vite afin d’éviter d’éventuels ennuis.

Juste après il découvrent la présence à bord de Charles Muller, c’est lui que les deux tueurs recherchaient. Celui-ci leur demande de l’amener à Panama-City, pour l’aider à échapper à ses ennuis.

Si Tango est toujours prêt à porter secours, Mario se montre lui beaucoup plus circonspect…

Les dessins de Philippe XAVIER sont bons, avec ses découpages très horizontaux qui renforcent la profondeur des paysages et les couleurs a dominante bleu et jaune toujours aussi belles par ailleurs. Par contre je trouve que la ville de Panama-City (République du Panama) est très mal rendue. Si les visages sont toujours aussi bien dessinés, j’ai quand même des doutes à croire que le corps sportif et musclé de Mario que l’on voit Pg. 3 est le même que celui ventripotent de la Pg. 5 ! Autre invraisemblance, personne ne me fera croire que le visage de Tom l’officier de la DEA à la Pg. 31 est le même que celui que l’on voit aux Pgs. 33/34/35, même vieilli de 20 ans

Si le scénario de Matz pour ce troisième tome n’échappe pas à la règle de cette série, - le beau gosse, son ami protecteur, des pays exotiques, de l’argent, la mer, les femmes, le ciel bleu et de la bagarre -, il est toujours aussi mince! Nos deux amis arrivent dans un pays, y ont quelques ennuis avec des gens plus ou moins mal intentionnés, et s’en sortent comme par miracle après quelques aventures sanguinolentes… Et repartent! Franchement? Cela devient lassant à la fin ! Il en découle que l’histoire en est beaucoup trop linéaire et prévisible. La preuve? N’avais-je pas dit à la fin de ma critique du premier volume de cette série que l’on allait revoir Carmen l’ex-petite amie de Tango (Ici sur CL à l’avant dernier paragraphe…) ? Et bien devinez qui l’on retrouve à la fin de ce volume?

Il y a aussi (comme dans beaucoup de BD je dois dire) des imprécisions dans le scénario et le déroulement de l’histoire. Si Mario reçoit une balle dans le bras gauche (Pg. 46) comment se fait-il qu’il n’en porte aucune trace tout de suite après (Pg. 52), alors que l’action se déroule en continu ? Même chose pour un des frères jumeaux tueurs. Si Tango lui casse une bouteille sur la tête (Pg. 45), et qu’il saigne abondamment (Pg. 45/46/47), comment cela se fait-il que – alors que l’action se déroule en continu – il n’en a plus aucune trace juste après (Pg. 49/50/51)? Pas très réaliste et crédible tout cela!...

Je comprends qu’il ne s’agit ici que d’un album de transition, mais franchement je ne m’attendais pas à une telle baisse de la qualité de cette BD et à une histoire si convenue. La précipitation pour la réaliser peut-être? La lassitude? Nous serons fixés au prochain volume…