L'ivresse des rimes
de Laurent Bourdelas

critiqué par Catinus, le 7 octobre 2019
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Abstinents s'abstenir !
Donc un éloge du vin, et accessoirement de diverses boissons alcoolisées, dans la bouche de « poètes maudits » - certains d’entre eux sont également vignerons- tels Vigny, Lamartine, Hugo, Musset, Gautier, Nerval, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, etc. ainsi que d’autres plus ou moins connus.
Tout cela est très bien, instructif et tout et tout. Avec toutefois cette remarque : c’est à se demander ce que peuvent bien ressentir, à la lecture de ces vers des poètes tout aussi maudits qu’avinés, ceux et celles qui sont allergiques à l’alcool ? Des mots, soit, des belles sentences qui font trembler, soit, mais quoi encore ? Qu'y a-t-il dissimulé en profondeur ? Il est fort à parier que ces abstinents ne seront jamais en symbiose avec la « substantifique moelle ». Moi qui vous cause, je devine ce que ces poètes ont ressenti dans leur âme, dans leurs tripes, dans leur foie. Tout simplement et sans me vanter (« il ne manquerait plus que ça », dit l’autre) parce que j’ai du répondant en la matière : j’ai bu plus que de raison.
Conclusion : abstinent s’abstenir !


Extrait :

En fait, la morale de cette vie et surtout de celle de Charles Baudelaire est dans « Enivrez-vous » du Spleen de Paris : « Il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous (…) Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous. »