Les fillettes chantantes de Robert Sabatier

Les fillettes chantantes de Robert Sabatier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Fanou03, le 1 octobre 2019 (*, Inscrit le 13 mars 2011, 48 ans)
La note : 7 étoiles
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Olivier conte fleurette

J’ai fait l’autre jour une découverte importante pour la littérature. Oui, je peux l’affirmer : Robert Sabatier faisait bien partie de l’Oulipo ! Il s’est en effet appliqué une contrainte (assez peu connue il est vrai) aux titres des premières œuvres faisant partie du Roman d’Olivier : la contrainte des titres avec un mot en -ettes. Observez bien : « Les Allumettes Suédoises », « Trois Sucettes à la menthe », « Les Noisettes sauvages » et enfin ce livre au titre énigmatique, « Les Fillettes chantantes ».

Alors ces « Fillettes chantantes », quésaco ? Serait-ce que les jeunes amoureuses de notre Olivier, qui a intégré l’imprimerie de son oncle et de sa tante à Paris après être revenu de ses bucoliques vacances à Saugues, font partie de quelque chorale ? Eh non, perdu !, bien que Olivier, qui devient un jeune adolescent, s’intéresse de plus en plus à la gent féminine, essayant notamment de séduire sans succès sa belle cousine Jeannette en lui dédiant des poèmes de son cru.

Ces fillettes sont en fait le nom que prennent les bouteilles de vin en Touraine, bouteilles que l’Oncle Henri, quand toute la famille prend ses quartiers d’été ligérien à Montrichard, remplit avec le vin blanc « chantant » et gouleyant de la région. Ce n’est pas totalement un hasard si le titre du roman fait référence aux vacances ligériennes : c’est au cours de celles-ci qu’Olivier va rencontrer Samuel, qui deviendra un ami, un complice, un alter ego.

Dans Les fillettes chantantes, il est donc question d’amour, d’amitié, de littérature, de la toute petite enfance d’Olivier aussi, d’avant la mort de Virginie sa mère. On y retrouve le ton si personnel de Robert Sabatier, cette écriture élégante, délicate et un brin mélancolique, sa tendresse pour les listes de choses incarnant une époque révolue (qui boit encore aujourd’hui un « Chambéry-Fraise » ou un « Cap-Corse-Citron » ?). Je remarque aussi que cette épisode-ci m’a semblé plus dynamique, plus nerveux, moins longuet que les précédents, ce qui n’enlève rien au plaisir de la lecture, bien au contraire !

La fin du roman quant à elle, plutôt inquiéte, hantée par la mobilisation générale de septembre 1940 et la « Drôle de Guerre », est paradoxalement pleine d’une lumineuse insouciance poétique !

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