Le jour où Anita envoya tout balader
de Katarina Bivald

critiqué par Marvic, le 22 août 2019
(Normandie - 65 ans)


La note:  étoiles
Enfin seule ?!
Le jour où Emma, sa fille, quitte l’appartement pour suivre des études en faculté à Karlskrona, le monde d’Anita s’écroule.
Maman à 19 ans, la voilà "mère célibataire sans enfant" à 38.
Employée dans un supermarché de la petite ville de Skogahammar , elle y retrouve ses collègues et amies, Pia et Nesrin, s’écoutant, s’épaulant les unes et les autres, se donnant des conseils plus ou moins avisés.
Mais comment remplir ses week-ends, que faire de ses soirées, quand tout tournait, tout s’organisait autour de sa fille ?
"C’est ça qui est si déprimant. Je n’arrive même pas à être digne de mes propres désirs. Je les considère comme quelque chose dont je pensais un jour avoir l’utilité mais dont je ne sais plus quoi faire. Je ne veux pas les jeter mais je les ai enfouis dans un carton sur lequel j’ai inscrit "Mes désirs" bien lisiblement au marqueur et je les ai rangés dans un coin de mon grenier mental en essayant ensuite d’oublier l’existence même de ce carton."
Et la voilà chargée d’organiser la Journée de la Ville, alors qu’elle n’y connaît rien, de prendre des cours (désespérants) de moto…

Mais, bien sûr, une belle rencontre amoureuse va bousculer les bases de son organisation, alors même qu’elle s’était résignée à accepter sa vie d’employée à Extra-market, à soutenir et à être toujours là pour sa fille et sa meilleure amie.
"N'importe quoi pourvu que ce ne soit pas planifié, pas logique et que ça ne figure pas sur la liste des choses à faire."

Ce roman suédois pourrait s’inscrire dans un "Bridget Jones , la crise de la quarantaine", (Même si la crise que traverse Anita correspond plus à une crise de cinquantaine ou soixantaine, en principe), avec une héroïne attachante, fragile et drôle.

Un roman gai, tendre, amusant, roman de vacances par excellence qui détend, avec quelques réflexions qui m’ont beaucoup touchée. Particulièrement, cette liberté attendue, qui tout à coup, angoisse. Les choix à faire, et surtout l’envie de renoncer à tout.
Vraiment très agréable et sympathique.