Juifs sans argent
de Michael Gold

critiqué par Saule, le 20 août 2019
(Bruxelles - 58 ans)


La note:  étoiles
Dans le ghetto juif de New-York
Ce roman en grande partie autobiographique raconte la vie d'une famille juive dans un ghetto de New-York au début du vingtième siècle. Cette famille vit dans un quartier extrêmement bigarré, avec un peuple invraisemblable qui vit dans une pauvreté extrême mais où règnent aussi des valeurs de solidarité. Il faut savoir époque pendant laquelle on estime à 2 millions le nombre de juifs qui, fuyant la misère et les pogroms en Europe de l'est, étaient venus s'entasser en Amérique convaincus d'y trouver la terre promise.

Ce roman n'est pas seulement un témoignage très intéressant sur la vie des immigrés dans les quartiers pauvres de New-York, c'est aussi un récit touchant et très amusant à lire. Le narrateur est un gamin qui passe sa vie dans la rue, au milieu d'une multitude de gens tous plus extravagants les uns que les autres : on y rencontre des juifs orthodoxes, des malfrats, des prostituées, des gamins qui font les cent coups,... bien sûr la vie est incroyablement dure pour les juifs à l'époque (et aussi pour les irlandais et les italiens qui les côtoient) mais le récit n'est pas misérabiliste. C'est raconté de manière truculente, avec beaucoup de verve, une galerie de portraits très bien rendus. Il y a une belle préface qui explique qui était Mike Gold (dont c'est le seul roman), un communiste convaincu qui avait des idées très fortes sur l'art populaire et qui a dédié toute sa vie à son engagement politique. Ce livre est aussi une dénonciation du sort des juifs et de l'injustice des classes sociales.