Les Mondes de Magnus Ridolph
de Jack Vance

critiqué par Kostog, le 7 août 2019
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Le bonze pratique l’altruisme
Les mondes de Magnus Ridolph, est une suite de cinq nouvelles dans lesquelles le lecteur suit Magnus Ridolph, un détective interplanétaire qui mène enquêtes et missions à la recherche de créatures fauteuses de troubles, de profiteurs peu scrupuleux et d‘assassins. Notre détective à la barbe blanche et aux capacités de réflexion logique acérées passe d’une planète à l’autre dans des mondes peuplés d‘êtres fantastiques sortis tout droit de l’imagination de Jack Vance

Dans la première nouvelle, les guerriers de Kokod, il est chargé par une dame de « prestance imposante » d'empêcher des paris sur la planète Kokod où les tribus de créatures locales se font joyeusement la guerre depuis la nuit des temps. Ces paris ont été mis en place par deux malins qui ont le tort d’avoir également truandé Ridolph par le passé. Ce dernier vient à bout des charlatans en utilisant des méthodes peu orthodoxes et Vance en profite pour se moquer gentiment des ligues de vertu et des idéalistes voulant la fin des guerres.

Dans la seconde, Magnus Ridolph, à nouveau à court d'argent, accepte de rechercher un assassin, instigateur d’un système de corruption dans toute une ville. Nous avons droit à une galerie de suspects assez loufoques mais qui ne trompent pas la sagacité de notre détective.

Les Hurleurs, troisième nouvelle, présente des monstres élastiques qui dévorent la récolte du champ que Ridolph a acheté un peu précipitamment à son voisin peu honnête. Il a embauché un cuisinier « anthropoïde en forme de tonneau » dont il découvre qu'il ne sait rien faire d'autre que du ragoût, mais cela ne bride pas son inventivité.

Le spa des étoiles et surtout Coup de grâce sont peut-être les plus réussies par leur mélange d'ironie et de créatures peu vraisemblables. Cette dernière nouvelle est un huis clos où notre Ridolph / Poirot après avoir retoqué les différents suspects avec une logique infaillible fait avouer un coupable que l'on sait animé des meilleures intentions. Le retournement de perspective est réellement amusant.

Ayant de la sympathie pour les mondes hurluberlus de Vance et sa manière de ne pas se prendre trop au sérieux, je suis resté néanmoins sur ma faim. Certaines nouvelles comme les Hurleurs paraissent, en effet, bien vite écrites et le cheminement comme les conclusions des autres sont souvent tirés par les cheveux. Il est vrai que, depuis 1966, date de parution de l’ouvrage, la littérature de science-fiction et de fantastique a considérablement évolué…