Guerres et paix de religion (1559-1598)
de Nicolas Le Roux

critiqué par Vince92, le 6 mars 2020
(Zürich - 46 ans)


La note:  étoiles
Guerres civiles
La deuxième moitié du XVIe s. en France est une période très tumultueuse. A la crise religieuse - les fameuses Guerres de Religion (il y en a eu huit au total) se superpose une crise politique majeure avec la fin de la dynastie des Valois et l'émergence d'une maison associée: celle des Bourbons. Les grandes familles du Royaume (Guise, Montmorency) cherchent à cette occasion à augmenter leur indépendance, leur richesse et leur pouvoir tandis que les puissances étrangères, telles que l'Espagne, l'Angleterre, les Provinces-Unies ou la Papauté intègrent cette série de conflits dans leur grande stratégie.
Nicolas Le Roux livre dans cet ouvrage une bonne synthèse de ces cinquante années de guerres civiles entre Catholiques et Protestants en superposant les événements aux analyses contextuelles. Un vrai travail d'historien donc mais qui souffre d'une faiblesse éditoriale qui empêche le lecteur de profiter pleinement de ce travail de condensation, à savoir l'absence d'une chronologie formalisée. On aurait pu ainsi disposer de la possibilité de visualiser sur une même échelle de temps les différents événements (batailles, négociations de paix, avènements royaux, et autres comme la Saint-Barthélémy, l'assassinat d'Henri III ou celui du Duc de Guise).
Il est en effet difficile de suivre la place qu'occupent les différents protagonistes de ces conflits et de se souvenir quel événement a provoqué la rupture des nombreuses paix que la Cour a tenté de mettre en place tout au long de ces années. Un personnage central, Catherine de Médicis, la reine mère a tenté de concilier les deux parties. Nul doute que la politique visant à ménager la chèvre et le chou et perméable aux influences des ultras des deux camps aura permis à la violence de s'établir pour de longues années. Un autre reproche à formuler est que le livre de Nicolas Le Roux s'attache essentiellement à la "grande politique" et n'examine pas les conséquences sur les populations, le développement économique ou les influences par exemple sur les arts et les lettres de cette série de conflits.
Mais en 250 pages, le lecteur qui souhaite avoir une vision synthétique de cette période troublée pourra avec un grand bénéfice lire cet ouvrage. Cependant, je recommande des media peut-être plus appropriés pour découvrir le sujet: internet bien sûr et le numéro du Figaro Histoire qui analyse de façon didactique et efficace les Guerres de Religion en France ("dans l'engrenage des Guerres de Religion, janvier 2019)