La Brûlure
de Violaine Charest-Sigouin

critiqué par Libris québécis, le 26 juillet 2019
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Éduquer sa mère
Sarah est une adolescente de 14 ans à qui la mère a offert des vacances dans une île caraïbéenne. Un tout-inclus dans un Resort Inn au bord de la mer. L’occasion devrait normalement se prêter aux rapprochements d’autant plus que la protagoniste vit avec son père. Mais les enfants du divorce sont souvent appelés à jouer des rôles ingrats, voire à devenir les éducateurs de leurs géniteurs. L’aphorisme tels parents, tels enfants ne s’appliquent pas toujours. On dirait que la sagesse change de clan dans de telles situations.

Caroline et sa fille se retrouvent sous des cieux plus doux qu’à Montréal en hiver. Elles ont troqué tuque (bonnet de laine) et mitaines (moufles) pour le bikini. La mère croit ainsi que ce vase clos leur sera salutaire. Encore faut-il de la bonne volonté. La distance psychologique ne s’inscrit pas dans l’espace. La solitude est un plat amer qui se déguste aussi au cœur de la multiplicité. Le roman le démontre éloquemment.

L’auteure s’attache surtout au profil maternel. Qu’est-ce qui a présidé à la naissance de la personnalité de cette femme ? La réponse est convenue. Les parents ont le dos large, ils sont responsables de tous les déboires que l’on attribue au manque de confiance accordée à leur rejeton. Pour suppléer à la carence, il existe une nomenclature de lieux communs, soit, en l’occurrence, l’alcool et une sexualité exacerbée. Vivre avec une mère toujours en état d’ivresse et dans le lit de tout un chacun n’aboutit pas à des relations harmonieuses.

C’est le canevas sur lequel apparaît le drame des femmes en manque d’amour et qui, par voie de conséquence, ne peuvent en donner même si elles le doivent à cause de leur statut maternel. Le sens des responsabilités s’effrite dans un tel contexte. Elles aiment leur enfant, mais elles ne parviennent pas à leur donner ce qu’elles n’ont pas reçu.

La thématique n’est pas nouvelle, et l’auteure ne rafraichit pas le genre. Rien de neuf sous le soleil. Ça respire le chick lit et la banalité par moment.